Chaque année depuis plus de 10 ans, un équipage composé d’étudiant·es et de doctorant·es de l’UCLouvain décolle pour Mars ! C’est plus exactement dans le désert de l’Utah, aux Etats-Unis, qu’ils et elles se rendent pour intégrer la Mars Desert Research Station, une base de simulation martienne. L’objectif : y vivre en autonomie pendant deux semaines et y mener une série d’expériences scientifiques afin d’améliorer notre connaissance de la vie possible sur la Planète rouge.
Le 25 mars 2022, l’équipage M.A.R.S UCLouvain 2021-2022, « la CREW Tharsis », composée de quatre étudiant·es et quatre chercheurs et chercheuses, prendra le départ pour un séjour du 28 mars au 10 avril. Cet équipage est le 240ème à participer au Mars Desert Research Station project depuis son lancement en 2001, et le 10ème équipage de l’UCLouvain !
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Mais qui sont les membres de la « CREW THARSIS » ?Â
Cyril Wain
Rôle : Commandant
Etudes : Ingénieur civil – électricité (École Polytechnique de Louvain)
Déjà membre de l’équipage précédent (qui n’a malheureusement pas pu partir en raison de la pandémie), Cyril compte bien vivre son aventure cette fois-ci. « Cette année, mon objectif est simple : faire de mon mieux pour permettre à cette nouvelle équipe d'atteindre la station et de réaliser sa mission. Désormais diplômé en tant qu'ingénieur civil, mes objectifs restent les mêmes : améliorer mes connaissances et mon savoir-faire dans le domaine spatial ainsi que rencontrer de nouvelles personnes passionnées avec qui discuter et échanger sur le terrain. »
Son expérience
Modélisation du terrain par radar à synthèse d’ouvertureÂ
Dans le cadre de ma thèse de doctorat, je vais réaliser une campagne d'imagerie. Le radar à synthèse d'ouverture (RSO) est un type de radar utilisé pour créer des images 2D ou des reconstructions 3D d'objets ou de paysages, généralement embarqué sur des avions ou des satellites. Son principal avantage est que, contrairement aux capteurs optiques, il n'est pas sensible aux conditions météorologiques et pourrait donc être très utile pour étudier le relief d'une planète dont les conditions météorologiques (nuages, pluies orageuses, tempêtes de sable, etc.) ne permettraient pas l'observation via des capteurs optiques. La campagne d'imagerie me permettra de tester mon algorithme de reconstruction d'images en conditions réelles. Â
Jean Jacobs
Rôle : Crew Executive Officer
Etudes : biochimie (Faculté de pharmacie et des sciences biomédicales)
« J'ai toujours été attiré par l'inconnu, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je fais un doctorat en biochimie à l'institut de Duve. L'exploration de Mars est l'ultime frontière que l'humanité repousse actuellement. En participant à cette aventure, je contribue en quelques sortes à cette épopée ! Je suis convaincu que notre travail aura également des applications importantes ici, sur terre, grâce à toutes les expériences réalisées pendant la mission. »
Son expérience
Évaluation des changements métaboliques dus à des modifications de l'activité physique et de la nutrition
« La colonisation de Mars est un défi technologique mais aussi un défi physique pour les futur·es marstronautes. La microgravité, l'environnement et les changements nutritionnels auront un impact important sur la santé des équipages. Mon objectif est de développer un protocole pour le suivi des paramètres essentiels de la santé et du métabolisme des membres de l'équipage. Les données collectées permettront de conseiller les astronautes sur leur alimentation, leur activité physique et de détecter les signes précoces de maladies. »
Audrey Comein
Rôle : Crew Scientist
Études : Microbiologie (Faculté de pharmacie et des sciences biomédicales)
« J'ai obtenu un master en sciences biomédicales et je poursuis actuellement mes é³Ù³Ü»å±ð²õ avec un doctorat en microbiologie au Louvain Drug Research Institute. Je suis également assistante d'enseignement en biologie moléculaire et cellulaire à la faculté de médecine. »
Son expérience
Étude de la survie des bactéries de la flore humaine et de l’efficacité des antibiotiques dans les conditions environnementales martiennes
« Lorsque les humains coloniseront Mars, ils ne viendront pas seuls : les microorganismes de la flore intestinale, orale, cutanée... les accompagneront. Il est donc essentiel de prédire lesquels de ces micro-organismes seraient capables de survivre et de coloniser Mars.Â
Je m’attacherai à étudier la capacité de survie et de croissance des bactéries récoltées sur l'équipage et exposées aux conditions environnementales rencontrées sur la base. Ces bactéries seront identifiées puis comparées directement à leurs analogues non-exposées pour révéler quels types de bactéries de la flore humaine pourraient potentiellement coloniser Mars. Si certaines de nos bactéries sont capables de survivre sur Mars, elles pourraient potentiellement causer des infections dans la colonie humaine.Â
Quels antibiotiques resteraient donc suffisamment efficaces dans de telles conditions ? J’évaluerai l'efficacité d'antibiotiques de différentes classes exposés à des conditions environnementales et la comparera aux mêmes antibiotiques non-exposés. L'efficacité des antibiotiques sera estimée sur base de la concentration minimale d'antibiotiques nécessaire pour inhiber la croissance bactérienne : plus cette concentration est faible, plus l'antibiotique est efficace. Grâce à cette expérience, nous saurons donc quels antibiotiques emporter sur Mars. »
Cheyenne Chamart
Rôle : Crew Greenhab Officer
Études : Sciences environnementales (Faculté des bioingénieurs)
« Je suis étudiante en première année de master à la Faculté des bioingénieurs de l’UCLouvain où j’ai choisi une spécialisation en Sciences et Technologies de l'Environnement. Je suis passionnée par l'exploration spatiale et la protection de l'environnement. J’ai rejoint la mission pour mettre en pratique les connaissances acquises au cours de mes é³Ù³Ü»å±ð²õ car je pense que l'exploration spatiale nous permettra d'approfondir non seulement notre connaissance de l'univers mais aussi de comprendre notre propre planète et peut-être de trouver des solutions à la crise climatique. »
Son expérience
Étude de l'effet des biofertilisants sur le taux de germination des plantes comestibles d'intérêt dans un substrat de sol martien
« Grâce à mes é³Ù³Ü»å±ð²õ, je suis familiarisée avec les expériences sur les plantes et l'environnement de travail des serres. Je vais donc orienter mes recherches pour aider à trouver une solution à la question de l'approvisionnement en nourriture d'un équipage qui vivrait en autarcie complète sur Mars.Â
Pour analyser la croissance des plantes comestibles, il y a beaucoup de paramètres auxquels on peut s'intéresser : les facteurs biotiques (utilisation de biofertilisants, impact de l'absence de faune du sol sur le développement des plantes et la décomposition de la matière organique) et les facteurs abiotiques (basses températures et pression, oxygène réduit, sol riche en perchlorate comme sur Mars, croissance dans un "sol rocheux" échantillonné sur le terrain). Mais pour avoir un objectif précis et en raison de l'absence totale de faune dans le sol martien, j'ai choisi de focaliser mes recherches sur l'utilisation de biofertilisants (composés de micro-organismes) sur le taux de germination d'espèces végétales comestibles d'intérêt, telles que la pomme de terre (bon apport nutritionnel en amidon et en fibres) ou encore la luzerne et la tomate.Â
Le nombre de graines disponibles au départ des missions spatiales doit être rentable et les pertes évitées au maximum. Le but de l'expérience sera d'analyser comment, dans un environnement fermé avec un substrat semblable au sol martien, on peut, grâce à des biofertilisants en petite quantité, combler les besoins caloriques d'un équipage. »
Ignacio Sánchez Casla
Rôle : Crew Astronomer
Études : ingénierie aéronautique (Ecole polytechnique de Louvain)
Je suis actuellement en première année de master en ingénieur civil à l’Ecole Polytechnique de Louvain. En tant qu'astronome de l'équipage, je ferai des observations d'éruptions solaires ainsi que de divers objets célestes grâce à l'absence de pollution lumineuse au milieu du désert de l'Utah.
Son expérience
L'impression 3D est une technologie relativement nouvelle aux possibilités infinies ! Les futur·es marstronautes apporteront d’ailleurs sans doute plusieurs imprimantes 3D sur notre planète sœur. Mon expérience consistera à imprimer en 3D des supports de culture cellulaire dans de la bio encre pour permettre d’ensemencer des cellules souches, puis à effectuer des tests mécaniques de contrainte-déformation sur la micro-architecture résultante.
Julien Meert
Rôle : Crew Engineer
Médecine (Faculté de médecine et médecine dentaire)
Actuellement en Master 2 de Médecine, je suis très curieux et intéressé par l'astronomie. C’est pourquoi je suis très excité de faire partie de cet équipage pour cette mission géniale. Je suis aussi actuellement en formation en Thérapie Systémique et Psychosomatique.
Son expérience
Expérience d'hypnose du sommeil
D'après une expérience précédente au MDRS, nous avons appris que la qualité du sommeil d'un astronaute dans la station n'est pas aussi bonne que chez lui. Par conséquent, j'aimerais voir si une technique d'hypnose comme celle utilisée en médecine avant de s'endormir pourrait aider à avoir un sommeil plus profond et de meilleure qualité.
Julie Manon
Rôle : Crew Health & Safety Officer
Études : Chirurgie orthopédique
L’envie d'aller plus loin m'a conduit à suivre différents cycles d'é³Ù³Ü»å±ð²õ tels que des masters en physiothérapie et en médecine, des certificats en soins avancés de réanimation traumatologique jusqu’au master spécialisé en chirurgie orthopédique. Une seule et même personne peut assurer la sécurité de l'équipage tout en diminuant le poids de la fusée au décollage. Je fais actuellement un doctorat en chirurgie de reconstruction osseuse.
Son expérience
Imaginez que vous soyez en mission sur Mars et que vous souffriez d'un accident ou d'un traumatisme suite à une sortie extravéhiculaire qui nécessiterait une intervention chirurgicale et empêcherait votre rapatriement sur Terre. Ne serait-il pas incroyable de pouvoir trouver un dispositif permettant de traiter le problème sur place, sans avoir recours à un chirurgien ? C'est exactement ce que j'aimerais explorer durant cette mission. Ainsi, la conquête spatiale pourrait se prémunir contre les risques de fracture ouverte qui pourraient contraindre l'astronaute à mourir dans cet environnement atypique. Comment ? En emportant simplement un fixateur externe peu coûteux qui reste accessible, rapide et facilement réalisable par tout astronaute sans formation chirurgicale.
Sirga Drouet
Rôle : Crew Journalist
Sciences biologiques (Faculté des Sciences)
Passionnée de sciences et de découvertes, je fais actuellement un bachelier en sciences biologiques à l’UCLouvain. J'aime apprendre chaque jour un peu plus sur notre monde mystérieux. Je suis en pleine formation apicole, ce qui me motive à explorer le monde des insectes pour mes futures expériences à la station.
Son expérience
Évaluer différentes conditions de vie dans l'élevage d'insectes afin de les intégrer dans l'alimentation des astronautes
Je souhaite réaliser une expérience qui contribuerait à proposer une solution alimentaire alternative pour les astronautes, avec un bon apport nutritionnel et un minimum d'espace et d'énergie utilisés. Comment ? Grâce aux insectes. Ceux-ci sont très intéressants à différents points de vue : le peu de quantité d'eau nécessaire, d’espace nécessaire et d’émission de gaz à effet de serre. Mais le véritable atout de cette source est sa grande capacité en matière de conversion alimentaire. Dans l'expérience, je voudrais étudier la viabilité et le taux de rendement de 3 espèces d'insectes des groupes orthoptères, coléoptères et lépidoptères, dans les conditions de vie de la station de simulation martienne, et en comparaison avec un modèle de contrôle terrestre.