Poursuivre à distance ‘Projet d’architecture’, un cours à évaluation continue donné en mode « atelier » à 90 étudiant·es de Bac 2 par 6 enseignant·es à raison de 8h tous les mardis ? Récit d’une reconversion express.
Mercredi 11 mars, les enseignant·es et les étudiant·es du cours ‘Projet d’architecture’ à la Faculté d’architecture, ingénierie architecturale et urbanisme LOCI Bruxelles Saint-Gilles reviennent de voyage. Vendredi 13 mars, tous les cours deviennent virtuels. Mardi 17 mars, premier atelier à distance…
En temps normal
Les étudiant·es sont réparti·es en six ateliers de vingt. Objectif du cours : découvrir un contexte urbain ou rural, formuler une question architecturale et élaborer une réponse en fonction des besoins, du contexte. Cette année, la question ‘Habiter, à Berchem-Sainte-Agathe’ les mène à densifier une rue pour mieux définir la limite d’un quartier et ainsi préserver de vastes espaces verts à proximité. Densifier et repenser l’habitat : il s’agit de concevoir du logement pour huit personnes qui mutualisent des espaces et partagent un projet collectif. Pour débuter, un énoncé et la lecture de références fixent les visées communes. Ensuite, l’atelier porte sur l’implantation, la forme que le bâti pourrait adopter et parallèlement, chacun·e développe son projet individuel, les enseignant·es étant là pour les accompagner.
En temps de confinement
« Je pense que les étudiant·es étaient heureux de nous retrouver », explique Francesco Cipolat, qui donne ce cours avec ses collègues, Émilie Bechet, Gwenola Vilet, Sébastian Niemann, Raphaël Cornelis et Cécile Vandernoot. Pendant le voyage d’étude, nous les avons beaucoup côtoyé·es (déjà avec certaines précautions) et du jour au lendemain, nous sommes confiné·es, chacun·e chez soi. »
Le week-end des 14 et 15 mars, les profs n’ont pas ménagé leurs efforts pour mettre sur pied, via Teams, le premier atelier prévu le mardi : connexion entre les profs le matin pour se mettre au diapason, rencontre en début de journée avec les étudiant·es puis par sous-atelier pour favoriser la cohésion. Objectif des temps d’échange à cinq : instaurer une dynamique de travail qui permette l’émulation à partir de leur production prête dès 8h30. En fin de journée, réunion du staff et retour en atelier pour tirer les conclusions et les prochains objectifs.
Plutôt positif
« Le résultat après un premier atelier est plutôt positif », commente Francesco Cipolat. « La façon dont certains étudiant·es ont pris les choses en main était tout à fait remarquable. Il faudra s’assurer de la continuité de l’engagement. » Car il ne s’agit pas de 2 h de cours en auditoire. Lors des ‘tablées’ en atelier, le groupe se retrouve pendant 8h. « À la fin de la première journée, nous sentions tou·te·s que nous avions fait des efforts de concentration et d’attention énormes, à la hauteur des enjeux », conclut l’enseignant. Cela ne les empêche pas de déjà réfléchir à la prochaine étape, à savoir comment dessiner ensemble, à distance, toujours via des écrans d’ordinateur et trouver un outil assez fin pour rentrer dans les détails du projet… !