Les témoignages de Nathalie Chaidron, coordinatrice administrative, et Sophie Thunus, professeure et chercheuse à l’Institut de recherche santé et société (IRSS) de ±ô’U°ä³¢´Ç³Ü±¹²¹¾±²Ô
À l’Institut de recherche santé et société (IRSS), avec le président Dominique Vanpee, la coordinatrice administrative, Nathalie Chaidron, veille à ce que chacun·e vive le confinement dans les meilleures conditions. Professeure et chercheuse, Sophie Thunus doit, quant à elle, faire preuve d’une grande souplesse face à des étudiant·es qui sont aussi des soignant·es.
« La consigne est à la flexibilité. Ce n’est pas parce que nous avons des horaires déclarés qu’il faut rester constamment assis derrière son PC », insiste Nathalie Chaidron. Le travail de la centaine de chercheurs que compte l’IRSS s’est organisé avec l’aide de Teams même si quelques-uns préfèrent le téléphone fixe. « La recherche s’organise d’une autre façon. On soutient les doctorant·es en leur proposant notamment des cours en ligne. Dans les réunions de travail, on laisse aussi la place à la vie @home et on essaie de relayer les préoccupations personnelles. Certain·e·s sont seul·es, d’autres avec des petits enfants en appartement, ou en famille monoparentale avec des ados. Il faut aussi pouvoir accepter le fait qu’on est moins bien certains jours. » « On se soucie également des chercheur·es étranger·es dont certain·es ne parlent pas le français et on s’inquiète de savoir s’il n’y a pas de malades. »
« La réactivité du groupe a été très grande dès le début et on constate que les gens ont besoin de travailler. Entre elles, les personnes assurent un bon relais. Un constat réjouissant : il y a moins de conflits ouverts. Les personnes sont davantage en contact, se disent merci et bonjour. Grâce à cette crise, certain·es se sont révélé·es là où on ne les attendait pas », s’enthousiasme Nathalie.
En recherche, on ne peut pas reporter
« On a plusieurs types de recherches à l’IRSS, qui est très pluridisciplinaire », explique la chercheuse Sophie Thunus. « Les épidémiologues, par exemple, travaillent notamment avec des bases de données quantitatives, donc devant leur écran. Les qualitativistes, dont je suis, procèdent par entretiens et dépendent totalement des relations humaines. Il faut donc être inventif et trouver de nouvelles méthodes pour poursuivre parce que quand une recherche commanditée est en cours, le temps perdu n’est pas totalement reportable ».
Avec son équipe elle mène pour le moment la recherche ‘Melting Point’ sur l’accès et le recours aux soins de santé parmi les populations les plus vulnérables à Bruxelles (pour l’Observatoire de la Santé et du Social et la COCOM – Commission communautaire commune de la Région bruxelloise). Vu le contexte, il est exclu de contacter, par exemple, les services d’urgence des hôpitaux. Par contre, en s’adaptant aux contraintes des professionnels, il est possible de faire des entretiens en vidéoconférence, entre autres auprès des maisons médicales. Des contacts plus fréquents, par vidéo, sont aussi prévus avec les commanditaires.
À la fois soignant·es, étudiant·es et parents
Sophie Thunus donne aussi plusieurs cours à la Faculté de santé publique (FSP), Introduction à la sociologie des organisations (à 190 personnes) et management humain (137) dans le cadre du master en santé publique. « Une grosse partie de nos étudiant·es sont des soignant·es (infirmiers, ergothérapeutes …), souligne la professeure et la plupart ont été réquisitionné·es à temps plein. Les cours donnés à distance doivent donc être enregistrés. » Pour chaque cours, l’enseignante prévoit plusieurs capsules vidéos de 15’ max., complétées par un temps d’explication et de réponses aux questions (posées par chat) d’environ 1h30. C’est une période très chargée pour les profs qui font preuve d’une grande flexibilité dans notre faculté mais aussi pour des étudiant·es qui sont en première ligne, sans parler de leurs contraintes familiales…