Louvain-la-Neuve, terre d’accueil des entreprises innovantes
Un véritable écosystème de 231 hectares qui accueille près de 280 entreprises, de la spin-off à la multinationale, et emploie plus de 8.700 travailleurs et travailleuses. Tels sont les chiffres actuels du parc scientifique de Louvain-la-Neuve cogéré par l’UCLouvain et l’InBW. Un succès de développement économique dû à la présence et la proximité de l’université, à la vivacité des liens avec les équipes de recherche et au recrutement facilité des jeunes diplômé·es. Un « hub » d’innovation dont le cadre de vie et l’accessibilité font partie de ses atouts stratégiques.
Les entreprises du parc scientifique s’inscrivent dans 5 domaines majoritaires :
- les sciences du vivant ;
- l’engineering ;
- la chimie finie ;
- les technologies de l’information et de la communication ;
- la greentech.
L'historique du parc scientifique
1970
Premier parc scientifique européen
Extrait du schéma directeur imaginé par les autorités UCLouvain pour la création de Louvain-la-Neuve : « L’objectif du parc scientifique est d’accueillir progressivement les laboratoires de recherche industrielles appliquées ou de haute technologie. Il est destiné aux entreprises essentiellement axées sur la recherche avancée. Une collaboration constante entre la recherche universitaire et l’industrie pourra ainsi être promue avec plus d’efficacité qu’auparavant. Une surface de 131 hectares a été réservée à cet effet […] Ce parc scientifique joue un rôle dans l’avenir de la ville tout à fait essentiel : il est susceptible de générer jusqu’à 12.000 emplois ; il contribue donc largement au peuplement de la ville et à la diversité de sa structure sociale. »
Premier chantier au cyclotron, achevé en 1972.
1971
Obtention du statut de zone d’intérêt national
Un comité ministériel de coordination économique et sociale autorise la création de zonings à vocation de recherche rattachés aux universités. Dans la foulée, 50 hectares du parc scientifique sont reconnus « zone en déclin » et obtiennent le statut de zone d’intérêt national. En découle une prise en charge de l’aménagement assurée par l’Etat.
Cogestion UCLouvain-inBW
Un comité de gestion paritaire UClouvain-InBW est établi. Ce partenariat assure l’aménagement et la cogestion du futur parc scientifique de Louvain-la-Neuve. L’Etat finance les infrastructures sur les terrains appartenant à l’inBW amenant l’UCLouvain à pratiquer la cession d’emphytéose. C’est l’asbl INESU-Promo, qui cogère et promeut le site pour compte de l’UCLouvain.
1972
Première entreprise du parc scientifique
En 1969 déjà , la société IBM loue un centre de formation financé et construit par l’UCLouvain. Si Ideal Standard entame la construction d’un siège de technologie appliquée en 1970, Monsanto est la première entreprise à s’implanter en 1972. D’autres grandes industries rejoignent ensuite le parc : Shell, Solutia, Ajinomoto, Omnichem, les laboratoires Abbott, Minakem, Wyeth Pharmaceutical, Pfizer, Clariant, etc.
1987
Hébergement de la première spin-off UCLouvain
IRIS (numérisation de l’information et reconnaissance optique des caractères) intègre le parc scientifique en 1987, suivie, en 1990 par IBA (Ion Beam Applications). Ces deux spin-offs UCLouvain deviendront toutes les deux des fleurons de la recherche universitaire belge.
Ses objectifs et critères de sélection
Une relation win win avec l’université
Toutes les entreprises qui s’inscrivent dans la sphère du parc scientifique font écho aux trois missions de l’UCLouvain :
- La recherche : le parc scientifique est un terreau propice au développement de thèses de doctorat. Il permet aussi la création de plateformes technologiques qui offrent l’opportunité aux entreprises d’utiliser le matériel de pointe de l’université et vice-versa ;
- L’enseignement : cette proximité accroît les possibilités de témoignages de terrain dans le cadre de cours, de lieux de stage, de mémoire et vitalise ensuite les opportunités d’emploi des jeunes diplômé·es, d’étudiant·es formé·es à l’entreprenariat ;
- Le service à la société : le parc scientifique contribue au développement socio-économique régional et à celui du Brabant wallon en particulier. L’ambition : faire de Louvain-la-Neuve, un pôle d’attractivité qui booste l’économie et l’emploi.
Ses missions et critères de sélection
L’entité du parc scientifique a pour mission d’animer et de représenter cette communauté d’entreprises, d’établir les connexions nécessaires à leur prospérité (avec le Louvain Innovation Network de l’UCLouvain notamment). Son rôle est aussi de sélectionner les sociétés innovantes qui la composent. Quels sont les critères ?
- L’entreprise candidate doit recevoir l’accord conjoint de l’UCLouvain et de l’InBW ;
- Elle doit répondre au cahier des charges qui stipule de nécessaires orientations vers la recherche, le développement et l’innovation ainsi que des collaborations existantes ou à développer avec l’UCLouvain ou toute autre université ou centre de recherche.
Une répartition s’opère entre entreprises innovantes et sociétés au service du développement des autres entreprises du parc s’opère. Elle est de l’ordre de 80% - 20% en accord avec la charte SPoW - Science Parks of Wallonia. Aujourd’hui, les terrains disponibles se raréfient, poussant l’UCLouvain et l’inBW à augmenter leurs curseurs d’évaluation de la qualité du projet et de l’entreprise.
Top 5 des employeurs
- IBA (951 membres du personnel)
- ING (700)
- Odoo (650)
- AGC (495)
- Zoetis (420)
Les plus grandes croissances projetées
- Odoo : 300 membres du personnel en 2021 > 650 en 2023 > estimation à 1.500 à 2.000 employé·es à terme ;
- CBTC : 150 début 2023 > estimation de 1.500 employé·es à terme.
Les dernières arrivées marquantes
- Aerospacelab : leader du New Space dans le renseignement géospatial ;
- E-Peas : spin-off de l’UCLouvain dont les solutions de semi-conducteurs allongent la durée de vie des objets connectés ;
- Sabca Technologies : spin-out du fleuron belge de l’aéronautique et de l’aérospatial Sabca ;
- Vésale Bioscience : spin-out de Vésale Pharma qui se centre sur la lutte contre la résistance aux antibiotiques.
Les conditions de cession de terrain
Chaque entreprise du parc scientifique débourse un canon emphytéotique indexé qui se répartit entre l’UCLouvain et l’inBW qui a pris en charge la réalisation des infrastructures des zones en co-gestion. Mais s’implanter au sein de cet écosystème demande aussi de respecter certaines demandes. Parmi celles-ci :
- la préservation d’un environnement de qualité et verdoyant. Comment ? La surface bâtie ne doit pas excéder 40% du terrain ;
- l’installation d’une œuvre d’art représentant 2% de la valeur de la construction et visible depuis l’espace public.
La constitution d’une Task Force Entreprises
Sous l’impulsion des autorités universitaires et dans un souci de renforcer l’écosystème local, l’UCLouvain a mis sur pied, en 2021, une Task Force Entreprises. Son objectif : mettre en lumière les besoins des entreprises, renforcer les liens entre elles et l’université. Un travail réflexif et participatif duquel découlent des actions concrètes comme des groupes de travail, animés par des académiques, sur les thématiques du numérique et du durable dans le but de créer une offre de formation continue.
Son ancrage dans le Brabant wallon
Contribuer à la prospérité régionale
La « Wallifornie » ou la « Silicon Valley belge » sont quelques-uns des surnoms du Brabant wallon. De 2000 à 2018, la province a enregistré une croissance économique de 25 %. Un taux supérieur à celui du Brabant flamand (+11%), de la Flandre orientale (+11%) ou encore à celui de la moyenne européenne. La success story du parc scientifique a un impact indéniable sur ces chiffres provinciaux record tant il a triplé en taille depuis l’an 2000. Les projections affirment d’ailleurs que ce « hub » louvaniste pourrait franchir le cap des 10.000 emplois en 2025.
L’université et la croissance économique
Voir une université s’implanter sur son territoire a de réelles répercussions positives sur la santé économique alentour. Comment s’explique cet impact ? A Louvain-la-Neuve, cela découle de la stimulation de la recherche et de l’innovation, des liens avec l’international, de la vivacité de l’éducation et de la formation mais aussi des principes et actions de la transition mis en œuvre par l’UCLouvain. Ces synergies hissent le parc scientifique dans le top des infrastructures économiques du Brabant wallon. Un écosystème performant qui participe au taux élevé de développement économique de la province. Et cette croissance se poursuit. En 2022, le parc scientifique s’est engagé dans l’alliance , une dynamique territoriale inédite qui fédère quatre acteurs majeurs que sont la province, l’inBW, Invesi.BW et l’UCLouvain autour de 35 projets porteurs sur les plans économique, sociétal, climatique et technologique. L’objectif ? Assurer la prospérité du territoire, renforcer son attractivité et amplifier son rôle de modèle pour la Wallonie.
Les avantages pour la commune
Le parc scientifique participe fortement aux recettes communales. Véritable pôle d’emploi, il attire aussi des habitant·es qui s’établissent sur le territoire d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et auxquels la commune demande un IPP additionnel chaque année. Percevoir le précompte immobilier des bâtiments et la taxe appliquée aux bureaux font partie des revenus dont bénéficie la commune. Mais outre ces avantages monétaires, la Ville voit aussi son aura s’étendre. 48,4% de sa population travaille par exemple dans une entreprise dont l’activité principale est considérée à haute valeur ajoutée. En termes de croissance, la commune enregistre une progression de 20% en 10 ans, soit une augmentation supérieure à la moyenne provinciale qui s’élève à + 11%.
L’élargissement à la ville
Un lieu clos, le parc scientifique ? Loin de là car le développement économique de Louvain-la-Neuve passe aussi par la ville. A titre d’exemple, la société N-Side déménage du parc au quartier Courbevoie. Quant à Securex, Mundo Lab LLN et la Maison des langues, ces structures ont préféré s’implanter en plein centre-ville. Pour les entreprises qui ne trouvent pas leur place à Louvain-la-Neuve, nombreux sont aussi les parcs d’activités à proximité avec lesquels l’écosystème du parc scientifique est aussi en relation.
Quelques chiffres du Brabant wallon
55,7 % de la population est diplômée de l’enseignement supérieur. Un taux de 2019 qui hisse la province à la 6e place de l’échelle européenne ; 7,73 % d’intensité en recherche et développement en 2017, soit le 2e hub européen ; 40% des start-ups wallonnes y sont implantées ; 1 emploi sur 5 du total des emplois générés par les parcs d’activités économiques du Brabant wallon est pourvu par le parc scientifique ; 40 entreprises sont présentes au km2.
Les défis de l’attractivité
Trouver des solutions aux conséquences
S’étendre, accueillir un nombre toujours plus grand de travailleurs et travailleuses… Des réalités qui ont aussi leur revers. Le parc scientifique fait face à des défis majeurs auxquels répondre :
- La réserve foncière
En mars 2022, seuls 53,93 hectares restaient disponibles sur Louvain-la-Neuve et 14,8 sur Mont-Saint-Guibert. Chaque année, depuis les années 2000, 1,49 hectares en moyenne sont cédés mais les terres disponibles se raréfient. Des extensions possibles sont à l’étude, notamment sur la zone Monnet ou encore, entre AGC et Oh Green. D’autres exploitations sont aussi à l’étude.
- La mobilité
Le trafic routier s’intensifie et nécessite des aménagements comme l’agrandissement de la gare des bus, l’augmentation des navettes TEC à la demande, le développement de pistes cyclables, etc. En 2022, l’université a mis sur pied un plan de mobilité interne afin de favoriser les modes de transport doux et ainsi participer aux défis en termes de mobilité.
- Les logements
La demande en logements accessibles à Louvain-la-Neuve est actuellement supérieure à l’offre. Et le parc scientifique participe à cet engouement. Le projet UCLouvain Athéna-Lauzelle, en plus d’être écoconçu, est l’une des réponses apportées à cette problématique.
- La gestion de l’énergie
Toutes ces entreprises ne sont pas encore neutres en carbone. A cet égard, le parc étudie actuellement la possibilité d’installer 7 mâts éoliens. Le projet de centrale biomasse qui devrait s’installer sur Mont-Saint-Guibert permettra également d’atteindre la neutralité carbone, d’ici 2035, au sein des bâtiments UCLouvain, pour son campus de Louvain-la-Neuve. La gestion des énergies est l’un des enjeux poursuivis par l’université en transition.