Environ 130, c’est le nombre d’étudiant·es de l’UCLouvain qui ont choisi de rester à l’étranger durant cette période de confinement généralisé. Objectif : poursuivre le séjour de mobilité prévu dans le cadre de leur cursus.
« Ils étaient près de 580 au total », précise Véronique Devlesaver, chargée de la mobilité étudiante à l’Administration des relations internationales de l’UCLouvain. Tous et toutes ont été contacté·es par les autorités de l’UCLouvain qui, au début mars, les a informé·es de la situation en leur recommandant de rentrer. Qu’en est-il aujourd’hui ? « Les étudiant·es qui souhaitaient regagner la Belgique sont rentré·es. Reste une étudiante qui doit encore faire le trajet depuis l’Australie, et cela devrait bien se passer ».
Quid de celles et ceux qui se trouvent encore au Canada, au Liban, en Corée, au Mexique, bref un peu partout dans le monde et en Europe ? « Ce sont des étudiant·es qui ont décidé de rester sur place : ils·elles ont fait ce choix en toute connaissance de cause. Cela dit, la situation peut encore évoluer. Je pense par exemple aux sept étudiant·es qui sont encore en Suède à l’heure actuelle et qui sont susceptibles de changer d’avis et de rentrer avant que l’espace aérien ne se referme complètement ».
Que font nos ‘students globe-trotteurs’ aux quatre coins du monde ? « Deux cas de figure : soit, ils sont en stage, soit ils suivent des cours, mais beaucoup sont en stage, précise Véronique. Les étudiant·es qui suivaient les cours au sein d’une université partenaire sont rentré·es s, pour la plupart, car ils peuvent suivre les cours à distance. Pour les stagiaires, c’est plus complexe. Le stage représente un certain nombre de crédits et ne s’improvise pas ».
Tout dépend également du domaine dans lequel s’effectue le stage. En milieu bancaire par exemple, le télétravail est très souvent possible. Les stages pratiques en revanche sont difficilement réalisables à distance… Il faut être sur le terrain, dans un laboratoire par exemple. Pour certains cursus, le stage pèse lourd dans la balance. Dans le cadre d’un programme commun avec l’UNamur (Master en biologie des organismes et écologie), il représente quasiment 50% des crédits liés à une année (28/60). « On comprend bien que les étudiant·es ne souhaitent pas l’interrompre si cela est possible. Surtout si les conditions sont bonnes », souligne encore Véronique. Et c’est le cas : « Nous avons des échos rassurants. Les organismes de stage sont très soucieux de leurs stagiaires, tous pays confondus ». Ils·elles sont par ailleurs merveilleusement suivi·es pas les gestionnaires de mobilité de chaque faculté qui les contactent régulièrement afin de prendre des nouvelles et maintenir le lien.
Les étudiant·es de l’UCLouvain en séjour de mobilité dans le monde (avril 2020)
… Et en Europe
Rester sur place malgré les risques
Responsables et déterminé·es, voilà ce qui qualifie le mieux nos médecins assistant·es clinicien·nes candidat·es spécialistes, que l’on appelle aussi plus brièvement les ‘MACCS’. Actuellement en stage en Belgique ou à l’étranger, ces étudiant·es déjà diplômé·es, en cours de spécialisation médicale, ont pour certain·es décidé d'effectuer de six mois à un an de leur formation en France, au Grand-Duché du Luxembourg ou en Allemagne. « Ces stages ont débuté pour la plupart en 2019 », déclare Virginie Abrial, gestionnaire de mobilité stages à l’Ecole de médecine. « Toutes et tous ont décidé de rester sur place malgré les risques dus à la situation que nous connaissons. » L’un d’eux nous a envoyé quelques lignes témoignant de sa volonté de poursuivre son travail comme il se doit : "Je suis actuellement interne à Lyon, à l'Hôpital de la Croix Rousse", dit-il. "Nous sommes frappés de plein fouet par l'épidémie comme la Belgique et d’autres pays en Europe. Je suis intégré dans le service de chirurgie et participe activement à sa réorganisation pour faire face à cette crise. Dans ce contexte, je ne souhaite pas rentrer en Belgique. Ma priorité est de pouvoir poursuivre mon travail et apporter mon aide."
Une autre stagiaire MACCS a été contaminée en France. « Elle s’est mise en quarantaine, mais est restée sur place, bien décidée à retourner aider ses collègues dès qu’elle sera rétablie », ajoute encore Virginie. Suivi·es de près par les autorités de la faculté, ces MACCS font preuve d’un grand dévouement. « C’est formidable de leur part », commente Virginie admirative, en glissant qu’ils et elles en soient chaleureusement remercié·es.
Le cas particulier des futur·es médecins en stage cet été
Trois questions à Sarah Schockaert, gestionnaire ‘mobilité stages’ à l’Ecole de médecine
Quid des étudiant·es en médecine dont les stages débutent en juillet prochain, parfois à l’étranger ?
Une cinquantaine d’étudiant·es avait prévu un départ en juillet. Ces stages ont lieu principalement en Europe, mais aussi en Afrique et en Asie. Le stage, dont la durée moyenne est de douze semaines, se déroule le plus souvent durant les mois d’été.
Postposer les stages serait peut-être une solution ?
Ce sera difficile de les déplacer au cours de l’année académique, principalement par manque de place dans les hôpitaux de nos universités partenaires.
Comment envisagez-vous la situation ?
A l’heure actuelle, la faisabilité ou non de ces stages dépend de plusieurs paramètres : l’évolution de la situation sanitaire liée au Covid-19, la réouverture des frontières et l’accessibilité ou non des pays concernés. Cette situation est suivie de très près par les autorités de la Faculté de médecine. Il est difficile d’en dire plus à ce stade. On peut juste espérer que la situation se stabilisera le plus rapidement possible.