Quand on pense aux locaux d’une université, on ne pense pas directement à des champs et des étables. Et pourtant, comme toutes les autres entités de l’UCLouvain, les fermes universitaires de Louvain ont dû s’adapter aux mesures gouvernementales. Adrien Dockx, responsable des projets pour les fermes universitaires, nous explique comment l’équipe continue à faire vivre ses semis et ses vaches en période de confinement.
Que deviennent les projets de recherche en cours aux fermes universitaires ?
« Chaque académique qui a un projet de recherche en cours, chaque mémorant·e ou thésard·e qui doit venir sur les fermes, doit faire une demande pour voir si elle·il peut venir, et si oui, dans quelles conditions. Nous faisons nos recommandations mais nous ne prenons pas la décision finale qui dépend du vice-recteur de secteur.
Il y a une partie des projets qui sont tombés à l’eau, par exemple ceux qui nécessitent beaucoup de travailleurs et travailleuses en même temps au même endroit et donc trop d’interactions sociales. Mais les projets où la personne se retrouve seule dans son champ à faire des mesures, si elle a l’accord, doit seulement prévenir qu’elle sera présente : il n’y a aucun risque sanitaire. »
Est-ce que votre programme de semis a changé ?
« Rien n’a changé. Si on ne plante pas maintenant, on n’a pas de saison 2020. Ce qu’on sème maintenant sera récolté de l’été jusqu’à l’automne. On a besoin d’entretenir nos cultures, de désherber et de semer. Et c’est pour ça qu'on nous autorise à continuer à travailler. C'est comme pour nos animaux : on doit les nourrir, on ne peut pas les mettre sur “pause”.
Nos activités permettent la continuité. Par exemple, quand on a besoin du tracteur, on le désinfecte et on peut partir travailler une demi-journée sans risque de contamination. »
Les fermes universitaires font habituellement appel à plusieurs jobistes tout au long de l’année. Continuent-ils et elles à travailler en ce moment ?
« Nous avons moins d’activité donc nous avons moins de besoins. Le repiquage du maraîchage demande plus de main-d'œuvre donc certains étudiant·es jobistes travaillent encore. Mais c’est particulier, d’habitude les semis se font en étant en grande interaction avec les autres mais là, chacun est séparé·e de plusieurs mètres ou l’un·e est en serre et l’autre est au champ.
Quand nous devrons récolter, il faudra être plusieurs sur un créneau court pour ne pas étendre la récolte sur une trop longue période, donc nous aurons besoin de plus de jobistes. Mais la question ne se posera pas avant fin mai, voire juin. On verra quelle sera la situation à ce moment-là. »
Est-ce qu’il y a des précautions sanitaires supplémentaires vis-à-vis de la chaîne de production ?
« Il n’y a pas de précautions sanitaires qui ont été éditées par l’AFSCA pour l’agriculture si ce n’est que le consommateur doit bien laver ses légumes.
Les précautions sanitaires se prennent surtout sur les interactions humaines. Quand il y a transfert d’une marchandise vers une autre personne, dans notre cas quand on passe d’une caisse de maraîchage à une caisse des équipes de la Croix-Rouge (voir encadré), alors on porte des gants et on se tient à plus d’1m50 les uns des autres. »
Un petit conseil de saison pour les consommateurs en confinement que nous sommes ?
« Profitez de ce moment pour aller voir tou·tes les petit·es maraîcher·es autour de chez vous. Elles·Ils ont des produits de qualité ! Les premiers légumes primeurs vont arriver et on a encore des carottes parfaites.
Si vous avez un jardin, c’est peut-être l’occasion de reprendre la main verte et commencer ou recommencer à jardiner. Tant qu’on est chez soi, autant joindre l’utile à l’agréable ! »
Don des légumes de l'UCLouvain à la Croix-RougeHabituellement, les légumes cultivés aux fermes universitaires de Louvain sont destinés aux cuisines de nos restaurants universitaires (Restos U et Louvain House). Ces établissements sont temporairement fermés conformément aux mesures gouvernementales. Les fermes ont donc décidé de faire don de leurs légumes frais aux banques alimentaires via la Croix-Rouge pour fournir les épiceries solidaires du Brabant wallon. Notamment l’épicerie du Centre Placet qui accueille de nombreux membres de notre communauté étudiante et des habitant·es de Louvain-la-Neuve qui connaissent des difficultés financières. |