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« Hors de question de gaspiller une année »

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Le témoignage d’Hiba Majdoubi, étudiante en première année de bachelier en sciences informatiques à l’UCLouvain

Titulaire d’un CESS de l’Ecole belge de Casablanca, Hiba Majdoubi, est arrivée du Maroc en septembre. Elle est restée à Louvain-la-Neuve malgré le confinement, comme elle nous l’explique avec un large sourire, à quelques jours du début du blocus.

« Juste avant le confinement, j’avais pris un billet pour rentrer au Maroc, sauf que, si je partais, je n’avais pas la certitude de pouvoir revenir. On n’avait pas encore assez d’informations par rapport aux examens, du coup, je suis restée ici …Pour moi, il était hors de question de gaspiller une année. Je suis venue ici en Belgique pour étudier, avec un but précis : réussir.

Au début, c’était un peu difficile, parce que c’est la première fois que je vis loin de mes proches, et toute seule. Avant, j’avais des colocataires, là, je me retrouve vraiment toute seule. Il fallait que je m’habitue, mais on essaie de s’y faire, et puis on travaille … J’essaie de m’organiser un maximum pour essayer de gérer mes horaires. Après, je ne suis pas forcément toute seule parce que j’ai des amis ici. J’ai un peu de famille aussi qui vit à Mons, du coup elle m’appelle régulièrement. Et puis il y a le téléphone aussi, j’appelle mes parents régulièrement. Du coup, c’est assez gérable et vivable …

Faut savoir que moi, je suis une fille très casanière, je reste H24 à la maison. Le matin, je me réveille, comme maintenant c’est Ramadan, je travaille directement et je finis aux alentours de 19h00, 19h30, je me prépare à manger, et puis je retravaille. Je ne sors pas, et si je sors, je fais un tour au lac, ou un tour avec une amie.

Le truc avec le confinement, c’est que tu ne sens pas le temps passer. Il n’y a pas la notion du temps, quand tu te mets à fond dans un truc, tu travailles, tu travailles. Il n’y a pas d’amie qui te dit « Oui, viens, on fait une pause » ou « Viens, on fait un petit tour ». T’es vraiment toute seule. Et du coup, ça te permet de rester plus concentrée dans la matière et de travailler plus.

Le blocus, ça va quand même changer mon rythme de travail. Je vais devoir encore me lever un peu plus tôt, finir peut-être un peu plus tard. On a eu les informations pour tous les examens de chaque cours, ça va se passer en distanciel. Certains à cours ouverts, d’autres pas. Du coup, je vais essayer d’adapter ma méthode de travail par rapport à ça.

C’est vrai que ce n’est pas facile … Je ne peux pas dire qu’en première année, c’est ce que j’espérais en venant ici en Belgique. Et rester juste confinée, c’est une expérience, et il faut la vivre pour la comprendre … », conclut-elle.