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Le Musée L à la maison

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Comment ferme-t-on un musée ? Pour Anne Querinjean, directrice du Musée L, c'est comme "installer une atmosphère de Belle au bois dormant qui doit s'endormir et être mise sous verre". Mais le Musée L continue à la maison avec des ateliers créatifs, des coups de cœur, et des invitations à l'évasion !

Les Å“uvres ne se sentent-elles pas un peu seules en ce moment ?

« Comme Picasso le dit « Une œuvre d’art existe parce qu’elle est regardée ». C’est quelque chose qui m'a toujours conduite dans mon métier, c'est sûr qu'une œuvre d'art, si elle ne nous nourrit pas, oui, elle doit se sentir seule. Elle est un supplément d'âme. Donc pour moi, il fallait que les œuvres d’art continuent à vivre et à exister. On a un matériel magnifique parce que l’œuvre d’art nous permet de voyager, de nous évader alors qu’on est confiné·es entre nos murs. Avec le Service aux publics, très rapidement, comme beaucoup d’autres musées d’ailleurs, on s’est mis·es dans une dynamique de faire exister les collections de manière virtuelle, en postant , des œuvres qui vont être , en proposant aussi pour les familles, de . On fait entrer le Musée L à la maison, comme le dit le hashtag #museumathome ! »

Tu vas leur dire « bonjour » quand tu passes au musée ?

« Quand je vais sur place, je vais chaque fois voir toutes les œuvres dans le musée, j’en ai besoin ! C'est vraiment dans mes tripes, c'est quelque chose qui fait complètement partie de moi et ça me donne de l'énergie. Donc en effet, j’ai besoin de les re-regarder, de les revoir ! En en faisant ça, je reçois quelque chose en plus, mais je ne le fais pas parce que ce sont « mes » œuvres mais parce que c'est le patrimoine, c'est NOTRE musée. Je me sens très investie, mais je sais que c'est du collectif, ce n’est pas comme un collectionneur qui va voir sa collection, ce n’est pas du tout ça. C'est vraiment de me dire : « ces œuvres, elles ne sont pas à moi, j’en suis dépositaire… elles me sont confiées et je vais en prendre soin et je veux les voir ! Je suis nourrie à titre personnel, certainement. »

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Les œuvres continuent-elles à être conservées dans les meilleures conditions durant le lockdown ?

« Oui, heureusement, elles sont tout à fait bien conservées. On n’a pas de souci à se faire à ce niveau-là. Au moment du déménagement, toutes les œuvres ont été reconditionnées donc tout ce qui est précieux est absolument protégé de la poussière, de la lumière. Maintenant, cette mise en veille nécessite quand même d'aller vérifier physiquement qu’il n’y a pas tout à coup une inondation par exemple. C’est surtout au niveau de l'eau qu’on doit être le plus attentif et au niveau des degrés d'hygrométrie liés à la ventilation. C'est pour ça qu'on passe très régulièrement au musée. Et on a une très bonne liaison avec le dispatching UCLouvain. Les rondiers qui y passent savent ce qu’ils doivent vérifier.

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Photo : ©Alexis Haulot

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