Michelle Cougnon vient de fêter 40 ans de travail à l’université. A côté d’un mi-temps au Pôle de morphologie, elle y exerce un métier tout à fait particulier depuis une quinzaine d’années : l’organisation des dons de corps.
« C’est la première fois que j’exerce cette fonction en télétravail et cela se passe très bien », se réjouit Michelle Cougnon, très satisfaite qu’au fil des ans, tout ait été informatisé, ce qui facilite grandement la tâche en période de confinement. « Les personnes qui souhaitent léguer leur corps prennent contact avec moi et remplissent un formulaire qui a force de testament. » Quand elle reçoit un appel, toutes les données sont disponibles en un clic, ce qui permet notamment de rassurer les personnes sur le fait que le dossier est bien en ordre mais aussi, en cas de décès, de donner les informations dont la famille ne dispose pas nécessairement (parce qu’elle n’est pas informée ou qu’elle ne dispose pas du précieux document).
Différence de taille par rapport à l’avant confinement, les corps ne peuvent plus être acceptés pour le moment, compte tenu de la crise sanitaire. « Je n’ai jusqu’ici rencontré aucun cas où une famille se montre fâchée de la situation. » Même si la décision de léguer son corps a parfois été prise 30 ans plus tôt, les gens comprennent qu’ils ne puissent pas être acceptés en ce moment.
Michelle Cougnon est appelable en permanence, ce qui n’a pas manqué de susciter un peu de pression en début de confinement, de crainte de rater un appel. Car elle met un point d’honneur à répondre très vite. « Gros coup de stress, explique-t-elle, le jour où je laisse tomber mon iphone, contrainte d’en commander un en urgence ! »
« C’est un travail passionnant, avec beaucoup de contacts que ce soit avec les familles, les communes ou les pompes funèbres. Je fais à la fois de l’administratif, de l’écoute, du social et c’est différent tous les jours », conclut-elle avec enthousiasme.