Arrivé en janvier à l’UCLouvain, Didier Hamann, le tout frais directeur de l’Administration de la communication et de relations extérieures, ne s’attendait pas à vivre une situation de crise historique en guise de baptême du feu. Il revient sur ces 100 jours et autant de défis à relever.
« Le premier défi auquel on a dû répondre, c’est de mettre en place une communication de survie. Le mot peut paraître exagéré mais on est vraiment dans le bas de la pyramide de Maslow. Il fallait communiquer sur les conditions sanitaires. Ça peut paraître très basique mais il fallait rassurer les gens sur leurs conditions de travail, sur la façon dont ils pouvaient être atteints sur leur santé. Donc nous avons mis en place un premier site d’informations purement pratiques sur le coronavirus.
On a répondu aussi à un autre enjeu crucial qui était de recréer le lien social au sein même de la communauté universitaire dans son ensemble. Il faut bien considérer que la cohésion de l’équipe, les liens informels, sont extrêmement importants au sein de l’UCLouvain. On se croise beaucoup sur nos 7 campus, on échange un tas d’informations informellement. Et donc nous avons lancé ce qu’on a appelé sur notre portail internet qui n’est rien d’autre que le miroir que s’offrait à eux-mêmes les 6 000 membres du personnel de l’UCLouvain.
L’UCLouvain n’est pas une organisation commerciale. Elle a des comptes à rendre à la société, elle doit répondre aux enjeux sociétaux. Donc on a mis en place, là aussi, toute une partie de notre portail pour expliquer les initiatives de nos expert·es, de nos professeur·es. Et nous avons relayé aussi toute une série d’é³Ù³Ü»å±ð²õ qui étaient menées par nos chercheurs. Je pense que jamais, auparavant, l’université n’a autant été impliquée dans le débat public.
On pourrait dire qu’on a vécu une espèce de guerre de 100 jours. À la différence près que je crois qu’elle se termine par une victoire de l’université qui a prouvé qu’elle pouvait se réinventer, d’une certaine façon.
L’image forte qui me reste de cette crise, c’est la formidable proximité qu’on a créée, non seulement avec les membres du service communication de l’UCLouvain, mais aussi avec les autres membres de l’université. La visioconférence crée, c’est vrai, une grande distance puisqu’on n’est pas en présence physique, mais elle crée aussi un formidable rapprochement. J’ai en tête des images de bébé sur les genoux d’une membre du personnel, un chien qui surgit dans l’écran. On est dans la cuisine des gens et cette proximité, elle a quelque chose, je sais, de paradoxale, mais qui est effarant et qui va laisser des traces en terme de cohésion dans la communauté universitaire », conclut Didier.