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Stage à l’étranger : la difficile décision du retour

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« Même si je suis triste d’avoir quitté ce si beau pays, je suis heureuse d’avoir pu vivre cette expérience, tellement intense. »

Le témoignage de Charlotte Ginesi, étudiante en Master 2 en sciences de gestion

« Je m’appelle Charlotte, j’ai effectué mon bachelier sur le campus de l’UCLouvain FUCaM Mons et je suis actuellement étudiante en 2è³¾±ð année de Master en sciences de gestion sur le campus de Louvain-La-Neuve.

Afin de valider cette dernière année cruciale, qui marquera la fin de mon cursus universitaire, je suis amenée à faire un stage en entreprise durant une période minimale de 3 mois ; le but étant de mettre en pratique tout ce que nous avons jusqu’à présent acquis au cours de ces dernières années sur les bancs de l’université.

Ayant choisi la majeure « International Business » et étant une mordue de voyages, j’ai décidé de me lancer dans une expérience à l’étranger.

Le 17 janvier, je pars pour le Vietnam et plus précisément Hô Chi Minh. J’ai été engagée en tant que stagiaire dans le département Sales d’une boîte spécialisée dans le développement des produits promotionnels pour les entreprises.

Mon expérience se passe à merveille, la culture me fascine, la population est tellement courtoise, je tombe sous le charme de cette ville si chaotique, mais tellement fascinante. ÌýJe me rends compte d’avoir de la chance de pouvoir effectuer mon stage avec des personnes basées en Chine et en Asie du Sud-Est.

Dans le courant du mois de février, la situation commence à s’envenimer en ce qui concerne la propagation du nouveau coronavirus. Je sais qu’il y a eu plusieurs cas de corona au Vietnam, mais ils ont tous été guéris. Je me sens quand même plus en sécurité dans ce pays, malgré la frontière directe avec la Chine, berceau de cette épidémie.

J’avais prévu de voyager durant le mois de mars dans des villages proches d’Hô Chi Minh City. Malheureusement, tous ces projets tombent à l’eau, car le Vietnam interdit maintenant les déplacements de villes en villes. La situation devient de plus en plus angoissante à vrai dire ; des gardes mesurent notre température à chaque entrée de bâtiments et même dans ma résidence. Nous recevons des messages chaque jour en Vietnamien de la part du Ministère de la Santé nous demandant de nous conformer aux règles d’hygiène afin d’éviter au maximum la propagation du virus.

Le dimanche 15 mars, je reçois un message de la part du directeur de mon entreprise. Il me demande de faire du télétravail durant toute la semaine, car une personne a été testée positive à ce virus dans un des bâtiments de ma résidence. C’est à ce moment que les choses s’accélèrent. Plus les jours passent, et plus le sentiment de peur grandit. Je reçois alors beaucoup d’e-mails de la part de l’ambassade belge au Vietnam, me demandant de rentrer le plus vite possible en Belgique avant que les frontières ne ferment définitivement. Je reçois également de nombreuses recommandations de l’UCLouvain me conseillant de rentrer en Belgique ; l’université, étant très compréhensive, nous soutient dans cette période, et nous offre diverses options quant à la suite de notre stage.

Cette semaine a en effet été très difficile. Il fallait que je prenne une décision qui allait impacter mes prochains mois, et il fallait que je la prenne très rapidement.

D’un côté je voulais rester dans cette ville, car j’étais certaine que la situation n’allait pas empirer concernant la propagation du virus, notamment grâce à la stricte politique vietnamienne.

De l’autre côté, de nombreuses personnes me conseillaient de rentrer en Belgique avant que le Vietnam ne ferme totalement ses frontières durant une période indéterminée.

Le risque étant de rester coincée dans ce pays durant de longs mois, sans pouvoir retrouver mes proches et repartir dans mon pays. J’ai voulu cependant étudier profondément les deux options qui s’offraient à moi quant à cette situation très spéciale. Le directeur de mon entreprise, qui a été très compréhensif, m’a dit qu’il me suivrait, peu importe ce que je choisissais de faire ; si je décidais de rentrer dans mon pays, je pouvais continuer à travailler depuis la Belgique. J’avais donc toutes les cartes en main pour prendre une des décisions les plus compliquées de ma vie.

Le 19 mars, après de nombreuses discussions et réflexion avec l’ambassade et l’université, j’ai pris la décision de réserver un billet d’avion pour rentrer en Belgique. La tension était très palpable les jours qui ont suivi, car de nombreuses compagnies aériennes avaient stoppé leurs liaisons et n’avaient plus le droit d’atterrir sur le sol du Vietnam. La probabilité que mon vol soit annulé était de plus en plus grande.

Le 21 mars, direction l’aéroport avec d’autres étudiant·es belges, qui avaient eux aussi pris la décision de rentrer au pays. Lorsque nous arrivons à l’aéroport, la situation est assez surréaliste, de nombreux vols sont supprimés sur le tableau d’affichage, les gens portent tous des gants, des masques, et certains même des combinaisons. L’atmosphère est en effet pesante durant ce voyage, les passagers gardent leurs distances, dès qu’une personne tousse dans l’avion, de nombreux regards se croisent.

Je suis désormais en Belgique, je travaille depuis maintenant une semaine en télétravail. Malgré le décalage horaire, nous avons établi un systè³¾±ð de suivi en ce qui concerne les tâches que je dois effectuer, et cela se plutôt bien.

Même si je suis triste d’avoir quitté ce si beau pays, je suis heureuse d’avoir pu vivre cette expérience un peu courte certes, mais tellement intense. Vivre une expérience à l’étranger est toujours un très bon moyen pour s’épanouir sur le plan personnel et professionnel.

Cependant, en partant, je n’aurais jamais imaginé être amenée à gérer une situation comme celle-ci. Finalement, je souhaite remercier le ministère des affaires étrangères belge et l’UCLouvain pour leur soutien dans cette épreuve qui fut assez compliquée. »