Сư³æ´«Ã½

Travaux pratiques au microscope virtuel

Ìý

Adapter les travaux pratiques en ligne, un jeu d’enfant ? Comment les assistant·es des TP d’histologie - ou anatomie microscopique - , voient-ils le passage de leur cours, plus compliqué qu’il n’y parait, au « tout virtuel » ? Nous avons recueilli leurs impressions.

Le principe des TP d’histologie ? Les 250 étudiant·es de 2ème et 3ème années de Médecine étudient une série de tissus biologiques au microscope et à l’ordinateur. Ils·elles observent et analysent des coupes de différents systèmes en lien avec leur cours théorique. En mode virtuel, lorsque les assistants ouvrent le cours sur Teams, les étudiant·es ont alors quatre heures pour analyser des coupes du système du jour, accessibles via un microscope en ligne, la plateforme Cytomine.

>>

Normalement utilisé comme outil complémentaire, Cytomine a aujourd’hui remplacé les microscopes optiques.

« La plateforme l’a remplacé mais pas parfaitement, l’utilisation du microscope manque, explique Laurent Wallemme, l’un des assistant·es. En distanciel, on a gardé les mêmes groupes et les mêmes horaires pour permettre aux étudiant·es de garder le même rythme. Pour l’organisation, on a essayé de maintenir au maximum ce qui se faisait avant pour ne pas les perturber. Pour l’accès aux coupes, notre technicien a le droit d’aller au Labo et de les scanner. C’est grâce à lui qu’on a toutes les lames disponibles pour les cours et les examens. Avec ce nouveau fonctionnement de cours à distance, certain·es ont plus de difficultés à poser des questions étant donné qu’elles sont visibles par tous les autres. »

« D’un autre côté, l’avantage est que les questions et les cheminements sont profitables pour tous et toutes, et toujours consultables plus tard si besoin, ajoute Adrien Paquot. Après, on remarque que ce sont souvent les mêmes qui sont réactif·ves. Aujourd’hui, les TP sont plus dynamiques qu’au début. On en rigole souvent mais le fait de pouvoir réagir, de liker les réponses, c’est valorisant pour nous. Ça veut dire qu’elles·ils suivent. L’outil permet de véritable interactions entre nous mais aussi entre eux. »

« En histologie tout n’est pas noir ou blanc, renchérit Emilie André. Une coupe histologique en cours pratique est complétement différente d’un schéma anatomique vu dans les cours théoriques. Bien qu’il y ait une base d’identification, il existe des variations entre différents individus ou espèces qui ont leur propre spécificité. Depuis le passage aux cours à distance, on peut plus facilement demander l’avis des collègues étant donné qu’avant, nous étions répartis dans des salles différentes. Lorsqu’on a un doute, ça nous permet aussi de se concerter, d’avoir l’avis des autres beaucoup plus facilement et rapidement.

Au début, je trouvais que le distanciel était plutôt difficile en tant que personne sociable. L’isolement n’est pas agréable et les interactions ne sont pas les mêmes. Finalement aujourd’hui, ça commence à me convenir. Je trouve que la distance a aussi ses avantages. Cela permet de gagner du temps pour soi aussi. Après, les interactions sociales, ça manque !  On ne se rendait pas compte de toutes les possibilités de Teams au début. Après avoir pris l’outil en main, on arrive à se rapprocher d’une situation qu’on pourrait avoir en temps normal. »

« L’outil permet de d’annexer, d’annoter des images, de partager notre écran, les faire participer et même lancer des conversations en audioconférence pour répondre aux questions, complète Clara Depommier. C’est ce qui nous a permis de créer des salles comme en présentiel. Teams est plutôt pratique pour les interactions avec les étudiant·es et même entre nous, assistant·es.

La transition a été facile, je m’y retrouvais assez vite. J’ai remarqué qu’il y a une série de questions basiques que l’on ne reçoit plus simplement parce qu’elles sont à la vue de tous, le tri se fait naturellement. L’interaction sociale qui aurait pu me manquer est celle avec mes collègues mais nous sommes toujours dans la même dynamique qu’avant. Nous nous sommes adapté·es à de nouvelles interactions. »

« C’est surtout une question d’habitude, il y a des avantages et des désavantages, nous dit Antonia Sardella. On a toujours eu des interactions positives avec nos étudiant·es, l’occasion de discuter avec eux. Cela n’a pas vraiment changé, ils·elles cherchent par eux-mêmes et nous demandent confirmation à leur analyse de la structure. J’espère que lorsqu’on retournera à la normale, on ne va pas abandonner le virtuel. Ce système peut être intégré pour les étudiant·es qui en ont besoin, comme celles et ceux qui ratent les cours présentiels par exemple. L’un ne doit pas remplacer l’autre mais se complémenter. »

Afin d’adapter les cours en ligne, un sondage auprès des étudiant·es a été réalisé début avril. Malgré la satisfaction globale des différents outils, les étudiant·es partagent un sentiment de solitude et des difficultés de concentration. Face aux résultats, les assistant·es ont soumis quelques pistes de solution afin de mieux appréhender les TP à distance.

Pour l’évaluation finale du cours, les étudiant·es devront analyser deux coupes au microscope devant un·e professeur·e et un·e assistant·e. Pour prévenir des problèmes techniques, trente minutes de pause sont prévues entre les deux analyses.