Il est important d鈥檌nterpr茅ter les premiers r茅sultats descriptifs de cette enqu锚te avec pr茅caution. Ils sont 脿 consid茅rer comme des indications de l鈥櫭﹖at de bien-锚tre et de sant茅 mentale des 茅tudiant路es 脿 un moment donn茅. Le recueil s鈥檈st en effet d茅roul茅 脿 un moment particulier de l鈥檃nn茅e acad茅mique, en amont de la session d鈥檈xamen de juin 2021, alors que des incertitudes li茅es aux modalit茅s d鈥櫭﹙aluation subsistaient en raison de l鈥櫭﹙olution de la situation sanitaire. En outre, m锚me si les analyses ont 茅t茅 pond茅r茅es (voir 惭茅迟丑辞诲别蝉), les estimations reposent sur les r茅ponses de participant路es susceptibles d鈥櫭猼re particuli猫rement sensibilis茅路es 脿 cette th茅matique (biais de participation).
Un peu plus de la moiti茅 des 茅tudiant路es rapportaient 锚tre inquiet路es 脿 propos de la pand茅mie
Au printemps 2021, 9,7% des 茅tudiant路es d茅claraient ne pas penser 脿 la pand茅mie de covid-19 alors que 56,6% des 茅tudiant路es se d茅claraient plut么t ou tr猫s inquiet路es 脿 ce sujet (Figure 1).
Plus de deux tiers des 茅tudiant路es rapportaient un niveau de stress important
Au printemps 2021, 69,5% des 茅tudiant路es d茅claraient 锚tre beaucoup ou fortement stress茅路es, 16,3% des 茅tudiant路es 茅taient moyennement stress茅路es, et 14,2% des 茅tudiant路es l鈥櫭﹖aient un peu ou pas du tout (Figure 2).
Notons que les 茅tudiant路es universitaires se trouvent 脿 une p茅riode de leur vie particuli猫rement stressante. Hors p茅riode COVID, les 茅迟耻诲别蝉 r茅alis茅es dans d鈥檃utres pays rapportaient qu鈥檈ntre un quart et un tiers des 茅tudiant路es pr茅sentaient des niveaux 茅lev茅s de stress [1, 2].
Plus d鈥檜n tiers des 茅tudiant路es pr茅sentaient des sympt么mes s茅v猫res d鈥檃nxi茅t茅
On observe que 14,3 % des 茅tudiant路es 茅taient peu ou pas anxieux路ses, 54,1% des 茅tudiant路es ressentaient des sympt么mes anxieux l茅gers ou mod茅r茅s, et 31,5% des 茅tudiant路es pr茅sentaient des sympt么mes anxieux s茅v猫res (Figure 3). Ces niveaux d鈥檃nxi茅t茅 sont relativement 茅lev茅s au regard des r茅sultats obtenus, au d茅but de la pand茅mie, aupr猫s d鈥櫭﹖udiant路es universitaires suisses (6,7 % avec un niveau s茅v猫re) et fran莽ais (20,7 % avec un niveau s茅v猫re) [3,4]. De plus, il y a une fois et demie plus d鈥櫭﹖udiant路es qui se sentaient anxieux路ses compar茅 脿 ce que Sciensano a observ茅, en Belgique, dans la population g茅n茅rale des 18-29 ans en mars 2021 [5].
*Selon l'outil 鈥�General Anxiety Disorder-7" (GAD-7[6])
Un路e 茅tudiant路e sur six d茅clarait des sympt么mes s茅v猫res de d茅pression
En ce qui concerne les signes de d茅pression, 9,2% des 茅tudiant路es n鈥檃vaient aucun signe de d茅pression, alors que 17,6% des 茅tudiant路es pr茅sentaient une symptomatologie d茅pressive s茅v猫re (Figure 4). Le nombre d鈥櫭﹖udiant路es rapportant un niveau cliniquement significatif de d茅pression (score au PHQ9鈮�10) est plus d鈥檜ne fois et demie sup茅rieur 脿 ce qui a 茅t茅 observ茅 en mars 2020 chez des 茅tudiant路es fran莽ais [4] et est pratiquement 2 fois sup茅rieur 脿 ce qui 茅tait rapport茅, avant la crise sanitaire, dans des 茅迟耻诲别蝉 茅trang猫res [7].
**Selon l鈥檕util 鈥�Patient Health Questionnaire鈥� (PHQ-9 [8]).
Notons par ailleurs que, comme il est habituellement observ茅, il existe une forte relation entre les niveaux d鈥檃nxi茅t茅 et de d茅pression. En effet, 71,6 % des 茅tudiant路es qui avaient un niveau cliniquement significatif de d茅pression (score鈮�10 au PHQ-9) avaient 茅galement un niveau cliniquement significatif d鈥檃nxi茅t茅 (score>10 au GAD-7).
Un tiers des 茅tudiant路es d茅clarait des insomnies mod茅r茅es 脿 s茅v猫res
On observe une absence d鈥檌nsomnie chez 25,6% des 茅tudiant路es, ce qui est comparable 脿 ce qui est habituellement observ茅 dans la population 茅tudiante [9-10]. Par contre, 36,9% des 茅tudiant路es d茅claraient avoir une insomnie sous-clinique, et 37,5% des 茅tudiant路es rapportaient une insomnie mod茅r茅e ou s茅v猫re (Figure 5). Comparativement aux 茅迟耻诲别蝉 men茅es avant la pand茅mie de covid-19, nous observons ici environ 1,5 脿 3,5 fois plus d鈥櫭﹖udiant路es rapportant des niveaux mod茅r茅s 脿 s茅v猫res d鈥檌nsomnie [9-10]. Ce pourcentage est 茅galement pratiquement 1,5 fois sup茅rieur 脿 ce qui a 茅t茅 observ茅 dans la population g茅n茅rale fran莽aise en mai 2020 [11].
***Selon l'outil ""Insomnia Severity Index" (ISI [12]).
L鈥檃bsence de recours 脿 un路e professionnel路le 茅tait principalement justifi茅e par le manque de temps ou de ressources financi猫res, ou encore par le fait de ne pas savoir 脿 qui s'adresser
Durant l鈥檃nn茅e acad茅mique en cours, 29% des 茅tudiant路es d茅claraient avoir eu recours 脿 un路e professionnel路le de la sant茅 pour un soutien en sant茅 mentale. Parmi les 茅tudiant路es qui ont obtenu une aide, 19,3% l鈥檃vait re莽ue au sein de l鈥檜niversit茅 (Figure 6).
Parmi les 茅tudiant路es n鈥檃yant pas eu recours 脿 un路e professionnel路le de la sant茅 durant l鈥檃nn茅e acad茅mique en cours, pr猫s de la moiti茅 avait cependant envisag茅 de demander une telle aide. Les raisons les plus souvent 茅voqu茅es par ces 茅tudiant路es pour ne pas consulter 茅taient le manque de temps ou de ressources financi猫res, ou encore, de ne pas savoir o霉 consulter ou qui consulter (Figure 7).
Conclusion
Cette enqu锚te, men茅e conjointement par l鈥橴CLouvain et l鈥橴LB, permet de dresser un portrait en mati猫re de sant茅 mentale et de bien-锚tre des 茅tudiant路es. Malgr茅 une participation limit茅e des 茅tudiant路es et la p茅riode particuli猫re 脿 laquelle le recueil a 茅t茅 conduit, ces premiers r茅sultats restent interpellants. Ils plaident pour renforcer l鈥檃ccompagnement de celles et ceux faisant face 脿 de telles difficult茅s, tant du point de vue acad茅mique que social et psychologique. De prochaines analyses viendront compl茅ter cet 茅tat des lieux en investiguant, entre autres, les d茅terminants du bien-锚tre et de la sant茅 mentale des 茅tudiant路es.
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