LA PHILOSOPHIE : VOIR PLUS LOIN, VOIR DIFF脡REMMENT
Dans une soci茅t茅 en mutation, il est important que les individus pensent les situations o霉 ils se trouvent, en contribuant 脿 un changement qu鈥檌ls ont choisi. C鈥檈st 脿 ce niveau que la philosophie peut jouer un r么le crucial en nous ramenant aux pr茅suppos茅s qui orientent notre pens茅e et notre action, car elle parvient 脿 relever les questions essentielles, 脿 les travailler et 脿 les transformer pour ouvrir de nouveaux chemins de pens茅e, de sens et d鈥檃ction.
Elle forme 脿 une citoyennet茅 critique.
La philosophie contribue 脿 la formation d鈥檃uthentiques citoyen路nes capables de relier les faits et les normes 脿 leurs valeurs de mani猫re critique et constructive.
Elle suscite une articulation entre les disciplines scientifiques et les questions de sens.
Le geste r茅flexif, propre 脿 la philosophie, l鈥檌nscrit 脿 mi-chemin entre les d茅marches rationnelles des discours scientifiques et les tentatives de cerner l鈥檋omme comme totalit茅, caract茅ristique d鈥檃utres types de discours, depuis la politique jusqu鈥櫭� la religion, la litt茅rature, l鈥檃rt et la culture, ce qui fait d鈥檈lle un lieu privil茅gi茅 pour construire des m茅diations entre eux.
Elle procure un outil de dialogue entre les discours scientifiques qui aide 脿 traduire et 脿 se faire comprendre des discours scientifiques souvent sourds les uns aux autres en raison de leur sp茅cialisation.
La philosophie comporte donc de nombreuses sous-disciplines (th茅orie de la connaissance, 茅thique, anthropologie, m茅taphysique, logique, philosophie des sciences, esth茅tique鈥�) et des m茅thodologies multiples, mais son unit茅 tient au fait qu鈥檈lle opte pour la recherche rationnelle de la v茅rit茅.
Ainsi, elle se caract茅rise par un double mouvement : centrip猫te et centrifuge, puisqu鈥檈lle se nourrit des autres savoirs, pratiques et disciplines en m锚me temps qu鈥檈lle tente de les 茅clairer. D鈥檜ne part, elle prend appui sur sa propre tradition et les questions de sens qui reviennent sans cesse, d鈥檃utre part elle rencontre les grandes probl茅matiques de son temps que lui soumettent les sciences empiriques et le monde contemporain.
Selon Kant, elle se doit de prendre en charge trois grandes questions : 芦 Que puis-je conna卯tre ? 禄, 芦 Que dois-je faire ? 禄 et 芦 Que m鈥檈st-il permis d鈥檈sp茅rer ? 禄. Elle se d茅ploie donc n茅cessairement dans un dialogue avec les autres savoirs et disciplines.
En se demandant ce qu鈥檌l est possible de conna卯tre, elle s鈥檈ngage dans le domaine 茅pist茅mologique et de la th茅orie de la connaissance. Elle 茅tablit la diff茅rence entre les 艙uvres de cr茅ation pure et les 艙uvres descriptives. Elle 茅tablit alors les forces et les limites de compr茅hension et d鈥檈xplication de disciplines et des sciences, qu鈥檈lles soient formelles, hypoth茅tico-d茅ductives ou herm茅neutiques.
En posant la question 芦 Que dois-je faire pour bien faire ? 禄, elle prend une voie plus normative : celle de la morale, de l鈥櫭﹖hique individuelle et collective, des pratiques sociales et politiques. Que signifie agir selon le bien, selon des principes ou encore de mani猫re responsable ?
Quant 脿 la question de l鈥檈sp茅rance, elle soul猫ve la probl茅matique du sens et des significations ultimes. Elle s鈥檃rticule alors 脿 des dimensions spirituelles.