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La Laboratoire d’anthropologie prospective encourage les recherches pointues qui portent sur lesÌýprincipes du vivre ensembleÌýet sur leurs tiraillements entre des logiques parfois antinomiques. Il s’intéresse à l’élaboration et à la concrétisation desÌýmodes de gouvernance locaux, dans une conjoncture caractérisée par l’accélération desÌýflux transnationauxÌý– de personnes, de capitaux, de marchandises, d’informations et d’imaginaires notamment.

Il s’attache à comprendre la gestion desÌýcadres de vieÌýet la multiplication des prérogatives en matières d’usages des corps, d’ascension socialeÌýet d’émancipationÌý; à documenter et à analyser les effets d’uneÌýéconomie de marchéÌýenglobante. Il accorde une attention particulière à l’analyse de cette dernière dans ses dynamiques contradictoiresÌý:Ìýviolences,Ìýinégalitéssocio-économiques,Ìýcorruptions,ÌýmaisÌýaussiÌýcréativitésÌýnouvelles,Ìýalternatives,Ìýrésistances,Ìýinitiatives citoyennes.

Les travaux ethnographiques menés au LAAP portent à la fois sur lesÌýpratiquesÌýet lesÌýimaginairesÌýque véhiculent ou génèrent lesÌýtechnologies. Ses chercheurs entendent interroger les usages quotidiens, en observant les multiples protagonistes impliqués – concepteurs, usagers passifs et usagers actifs –, qu’ils soient humains ou non-humains.

Attentifs à laÌýperception, à laÌýcognitionÌýet à laÌýsocialisation, le LAAP s’attache à saisir les manières de produire des objets ou des Å“uvres de fiction, et de les mobiliserÌýmatériellementÌýetÌýsymboliquement, dans des chaines opératoires ou dans des comportements ordinaires.

A travers des recherches menées au sein d’écosystèmes côtiers, steppiques, forestiers, montagneux, désertiques ou urbains, le LAAP entend éclairer l’inscription desÌýhumainsÌýdans leursÌýenvironnements, en apportant un regard situé et impliqué, produit d’une expérience partagée avec les populations locales.

Au sein de contextes culturels variés, ses membres mènent des recherches focalisées sur lesÌýrelations techniques et/ou rituelles, sur lesÌýconnaissancesÌýconcernant l’entourage socio-naturel, ainsi que sur leur actualisation dans desÌýpratiquesdiverses. Ils portent également attention auxÌýconflits cosmopolitiquesÌýengendrés par la rencontre de manières divergentes de comprendre l’inscription des humains dans le monde. Ils s’attachent à décrire et comprendre les usages quotidiens, ainsi que les procès d’acquisition, de production et de consommation des ressources, dans des environnementsÌýcultivés (systèmes agraires, semences, élevage…), utilisés (techniques de chasse, zones de pâture…), abusés (projets miniers, changements climatiques, catastrophes, érosion des berges…) ou encore (ré-)inventés (innovations urbaines, maraichage collectif…).

Les chercheurs du LAAP s’attachent à saisir la manière dont des collectifs – modernes et non modernes – s’engagent dans le monde, au regard de la pluralité de ses habitants. A travers les modalités multiples de l’habiter, ils posent un regard analytique sur les logiques d’appropriation de l’espace, de gestion des corps et des existants visibles et invisibles. Ilss’enquièrent des manières dont les lieux sont investis matériellement et symboliquement, dont ils sont perçus et vécus par et à travers le corps, dont ils sont conçus par l’imagination et (ré)inventés, dont ils font l’objet deÌýstratégies privéesÌýet/ouÌýcollectives, dont ils constituent un horizon deÌýnégociationsÌýet deÌýcontroversesÌýentre des acteurs multiples.

De laÌýmobilitéÌývécue quotidiennement et ancrée dans des modes de vie, aux exils engendrés par des situations de guerre et d’inégalités, les recherches menées au LAAP visent à rendre compte de laÌýpluralité des mouvements migratoiresÌýdans un monde globalisé.

Soucieux de s’investir dans l’un des défis contemporains majeurs, son attention est portée sur laÌýcirculationÌýdesÌýindividus, celle desÌýobjets, desÌýmarchandises, desÌýinformationsÌýet desÌýimages. Le LAAP entend développer des réflexions novatrices sur lesÌýimaginairesÌýqui gravitent autour des notions d’«ÌýAilleursÌý» et d’«ÌýidentitéÌý», sur les rêves et les nécessités qu’elles nourrissent, c’est-à-direÌýdans leursÌýdimensions contextuellesÌýet dynamiques.

A travers l’analyse des conditions de l’asile et des dispositifs d’accueil, il s’attache aussi à questionner lesÌýdimensions pragmatiquesÌý–ÌýpolitiquesÌýetÌýcitoyennesÌýnotamment – des mobilités. Le LAAP s’attèle encore à problématiser laÌýdistanceau regard de ses dimensions etÌýaffectives. Il entend ainsi analyser lesÌýrecompositionsÌýfamiliales, lesÌýrapportsÌýdeÌýgenreÌýet deparenté.

Interrogeant les grands concepts de la discipline, le LAAP entend produire un savoir anthropologie et empiriquement ancré au sujet des phénomènes dits «ÌýreligieuxÌý» et de leurs multiples voies d’actualisation. Il place au centre de ses analyses lesÌýpratiquesÌýqui traduisent des modalités d’interaction avec des non-humains, quelle qu’en soit la nature.

Il aspire à éclairer le sens dont les individus investissentÌýdes gestes, des paroles, des artefacts, des objets naturels, des rythmes, des mouvements, des cycles, des lieux, des contextes… Il interroge les dynamiques qui concourent à la réalisation des projets individuels et collectifs,Ìýqui gèrent l’infortune ou aspirent à attirer les faveurs des êtres qui ont le pouvoir d’influer sur les conditions de vie. En mettant au centre de ses analyses les mécanismes d’instauration et de maintien de relation, le Laboratoire d’anthropologie prospective s’intéresse ainsi aux expériences que vivent les individus et à la manière dont ils produisent et véhiculent du sens.

Le laboratoire d’anthropologie prospective s’interroge aussi sur les logiques transnationales qui concourent à reconfigurer les dynamiques religieuses, en les disséminant ou en en généralisant certains ressorts. Il se donne pour ambition d’analyser les dispositifs qui s’offrent comme des alternatives, voire relèvent de stratégies de résistance.