Advanced ERC
Les bourses ERC Advanced Grant sont accordées par le European Research Council à des chercheur∙se∙s confirmé∙e∙s(plus de douze ans après la thèse), leaders dans leur domaine, en vue de réaliser un projet innovateur « aux frontières de la recherche », qui du fait de son originalité et de son envergure auraient du mal à trouver un financement national ou régional. La bourse peut s’élever à 2.5 millions d’euros sur 5 ans.
PhilAnd: The origin and early development of philosophy in tenth-century al-Andalus: the impact of ill-defined materials and channels of transmission
The objective of PhilAnd is to conduct a large-scale exploration of how, and under which form, philosophy appeared for the first time in al-Andalus. This issue is pivotal to understanding the history of sciences and ideas, and the role of the Arab-Muslim world in this transfer to Medieval Europe. Its relevance today also lies in the fact that it addresses questions of cultural and religious identities, since the formative stage of philosophy in al-Andalus proved decisive in shaping the intellectual background of many later authors from the Peninsula, whether Muslims, Jews, or Christians. At the crossroads of several major lines of enquiries in modern scholarship and in line with recent discoveries having important chronological implications, PhilAnd focuses on the 10thcentury, a period usually disregarded by historians on the assumption that philosophy as such was not cultivated in the Iberian Peninsula before the 11th-12thcenturies. Its originality is also to put emphasis on ‘ill-defined’ materials and channels of transmission, a field which remains largely unexplored. |
ERC Starting Grant
Les bourses ERC Starting Grant sont accordées par le European Research Council à des jeunes chercheur∙se∙s (de 2 à 7 ans après la thèse), qui ont la capacité à devenir leaders dans leur domaine, en vue de réaliser un projet innovateur « aux frontières de la recherche », qui du fait de son originalité et de son envergure auraient du mal à trouver un financement national ou régional. La bourse peut s’élever à 1.5 millions d’euros sur 5 ans.
ARC
Les ARC sont des projets collaboratifs de grande envergure, permettant l’emploi de plusieurs doctorant·es ou post-doctorant·es sur une période de 48 à 60 mois, et portés par un consortium d’un minimum de trois promoteur·rices académiques au sein de l’UCLouvain. Visant à ouvrir des perspectives nouvelles, cet instrument valorise les objectifs de recherche interdisciplinaires et les collaborations inter-Instituts.
ARC OsTIUM – Ostia’s Transformations: Investigating an Urban Model
Promoteurs :Marco Cavalieri (INCAL-CEMA), Fabio Mariani (LIDAM), Julian Richard (UNamur), avec la collaboration de Beatrice Lampariello (LOCI). Autres membres de l’équipe :Martina Marano (INCAL-CEMA), Paolo Tomassini (EFR-coll. INCAL), Hélène Glogowski (INCAL CEMA), Géraldine Frère (UNamur), Sarah Vyverman (INCAL-CEMA), Zhaniya Idrissova (LIDAM). Dans toute l'histoire de l'humanité, la civilisation romaine est peut-être la plus représentative de la capacité à se transformer pour durer dans le temps et à s'adapter dès que Rome s'étend hors de ses frontières. Les villes romaines, en particulier, représentent l'une des manifestations les plus tangibles de cette capacité. La plupart des villes fondées par les Romains dans le monde occidental sont encore occupées aujourd'hui ou sont considérées comme un modèle pour les villes contemporaines en raison de leur organisation fonctionnelle et modulaire, de la solidité des constructions et de la qualité des matériaux employés, notamment le fameuxopus caementicium, le ciment romain. L'un des sites archéologiques les mieux conservés au monde, où il est possible de suivre les transformations d'une ville romaine sur une longue période est la ville antique d'Ostie, le port de Rome. Ostie, en effet, en tant que seule ville romaine dont nous connaissons presque entièrement le plan, offre une vision précise de ses routes, temples, bâtiments publics et privés, mais aussi de ses habitants, sur une période de près de mille ans (IVes. av. J.-C. - VIes. ap. J.-C.). Au cours de sa longue histoire, la ville s'est complètement transformée, afin de s'adapter à une série de défis, qu'ils soient positifs (boom économique, augmentation démographique, mixité sociale, investissements publics et privés) ou négatifs (inondations, ensablement, incendies et autres catastrophes naturelles, invasions, ségrégation sociale, abandon progressif). Dans toutes les situations, la ville et sa population ont fait preuve d'adaptabilité et de résilience, mais aussi d'une capacité à conserver sa configuration originale au fil des siècles en réutilisant, recyclant et requalifiant les espaces, les bâtiments et même les matériaux de construction. Le projet OsTIUM entend explorer les dynamiques historiques, sociales, économiques, architecturales et urbaines à l'origine de ces transformations, en analysant le tissu urbain d'Ostie d'une part, et la population de la ville d'autre part, à travers une approche innovante et interdisciplinaire, combinant archéologie, économie et urbanisme. La question sous-jacente est : comment, avec quels moyens et dans quel but l'humanité a transformé, au fil des siècles, l'espace urbain dans lequel elle vit, pour l'adapter aux besoins changeants de son existence, aux ressources disponibles et aux contingences historiques qui l’ont touchée ? En cherchant des réponses à cette question, l’objectif, à terme, est d’étudier si et comment les transformations d'Ostie peuvent être utilisées comme un modèle urbain, où les choix faits dans l'Antiquité et leurs conséquences peuvent aider à proposer de nouvelles solutions aux défis que les villes contemporaines doivent encore relever aujourd'hui, notamment en termes de durabilité, de moindre impact environnemental et de recyclage des matières premières. |
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ARC Talos : Santorini Eruption Comparative anthropological and volcanological research of an archaeological case study
The Late Bronze age eruption of Santorini volcano ranks as one of the largest of the last 10,000 years. It has been proposed as a major factor in the collapse of Minoan society due to a combination of tephra fallout, tsunamis and climatic effects, although modern research has failed to explain a causal relation between the two events. Previous studies focused on the material and environmental impacts of the eruption, but neglected to address how the volcanic eruption intersected with the deep cultural roots of Aegean societies. However, a society’s pattern of vulnerability may explain far more profoundly how a disaster unfolds than will the physical force of the hazard. We propose to study two historical societies in Indonesia (Tambora, Krakatoa) as well as a recent example on Ambrym with comparable ontologies and which have suffered from volcanic eruptions. Through a combination of volcanic and anthropological studies, we aim at remobilising unexploited data that can inform on the materiality of the impact such catastrophes had on communities. Through its bottom-up approach, the proposed research will also offer new insights into the production of vulnerability and resilience and occurrence of volcanic disaster, hence contributing new knowledge that can shed light on the potential role of disasters in present and future risk reduction strategies. As such, the project clearly inscribes itself in the Environmental Humanities, scholarship that draws humanities disciplines into conversation with each other, as well as with the natural and social sciences. |
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ARC Schol’Art: The early modern theories of letters and arts in the light of scholasticism (France-Italy, 1500-1700) |
BRAIN
Les projets BRAIN (Belgian Research Action through Interdisciplinary Networks), financés par la politique scientifique fédérale, mettent en collaboration des équipes universitaires belges du nord et du sud du pays et les établissements scientifiques fédéraux, autour de thématiques interdisciplinaires. Ils durent deux ou quatre ans pour des financements au montant très variable (de l’ordre de quelques centaines de milliers euros). Le Pilier 2 du programme BRAIN.be, axé sur la valorisation du patrimoine culturel fédéral, concerne plus particulièrement les chercheurs d’INCAL.
BELTRANS :Traductions littéraires intra-belges depuis 1970
Le projet BELTRANS (2021-2025) répond à la priorité thématiqueUntold (hi)storiesdu programme BRAIN-be 2.0, pilier 2 Heritage science. Il vise à mettre au jour des dynamiques de traduction littéraire et activités de médiation culturelle entre la Flandre et la Wallonie, restées sous le radar de l’historiographie ou des discours politiques pour la période 1970-2020. Jusqu’à présent, les éٳܻ quantitatives sur la traduction de publications livresques se sont focalisées sur des pays monolingues, alors que plusieurs langues sources et cibles co-existent et interagissent souvent au sein d’un même État, et que les traductions vers une langue donnée peuvent être délocalisées ou produites entre divers pays. C’est le cas pour la Belgique multilingue, dont l’histoire des traductions littéraires a été peu étudiée, sinon pour des corpus limités, des périodes antérieures ou genres littéraires particuliers. Souhaitant combler ces lacunes par une approche intra- et internationale, multidirectionnelle et hybride en termes de genres, BELTRANS a pour objet d’étudier de façon interdisciplinaire l’histoire récente de 50 années de flux de traductions littéraires entre le français et le néerlandais. Il s’agira de répertorier quelles œuvres d’auteurs belges contemporains ont été traduites et de créer des données accessibles et de qualité (FAIR data) recensant les mouvements de traduction. À partir de celles-ci, nous mènerons une analyse quantitative (ampleur, influence des genres et langues) et qualitative, centrée sur quatre genres (romans à succès, BD et romans graphiques, littérature de jeunesse engagée, récits de vie) et leur réception. Nous cartographierons ainsi une période inexplorée d’acteurs, d’institutions et de réseaux transculturels. Le projet examinera enfin la relation entre les transferts culturels intra-belges, la connaissance et perception que chaque culture a de l’autre et la construction des identités régionales et nationales eu égard aux évolutions culturelles, politiques et sociétales en Belgique, durant une période de régionalisation accrue de l’État, qui a contribué à creuser la distance entre les communautés linguistiques et culturelles. Notre démarche de recherche combinera différentes méthodes en éٳܻ littéraires et culturelles avec les éٳܻ de traduction et de transferts, la sociologie, l’histoire et la politique culturelles, les éٳܻ de genre, l’archivistique, les humanités numériques et éٳܻ de la gestion de données. Cette approche à plusieurs niveaux pourra à partir des résultats obtenus contribuer à élaborer des lignes directrices en matière de politiques de traduction, à mieux comprendre l’impact du marketing culturel régional, national ou transculturel sur la compréhension et perception mutuelles lorsqu’il s’agit d’auteur·es belges et de la circulation de leurs œuvres, tant en Belgique qu’à l’étranger. Le réseau de recherche autour de BELTRANS a permis de recueillir un second financement auprès du FWO (Senior Research projects fundamental research, promotrice : E. Brems, co-promotrices : R. Meylaerts, S. Vanasten). Un mandat doctoral supplémentaire de quatre ans vient compléter l’équipe BELTRANS. Promotrices :
Partenaires :
Équipe :
Collaborations et comités de suivi :
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Ornamenta sacra. Iconological study of the liturgical heritage from the Southern Netherlands (1400-1700)
This collective project, gathering scholars from different institutions (UCL, KUL, IRPA/KIK), aims at conducting an iconological and anthropological research devoted to the late medieval and early modern liturgical heritage (called ornamenta sacra during this period) from the Southern Netherlands (1400-1700). It is concerned with different kinds of objects – made of a wide variety of materials and techniques – fundamental to the ceremonial (such as chalices, monstrances, censers, altar vases, candlesticks, chasubles...), objects that occupied a central place in the religious art of the past. We will investigate the provenance, the nature (material, technical, stylistic, iconographic...) and the evolution of this production in order to better understand its religious, social and artistic importance in a timeframe characterized by profound transformations of the liturgy and by religious reforms and conflicts. In this respect, the focus on the Southern Netherlands is particularly relevant. Indeed, this area appears to be an interesting vantage point to observe all the reconfigurations of the relationships between art and liturgy, due to its position at confessional and cultural borders. The spatio-temporal framework will enable us to appreciate how far the evolving norms – especially after the Council of Trent and the consecutive Romanisation of the liturgy – but also the politico-religious turmoil (e.g. the iconoclasm crisis of 1566) had an impact on practices. The historical anthropology of the visual, the sensible and the ritual will offer us a methodological framework within which we will consider the material and symbolic nature as well as the spatial and ritual context of these objects, so as to provide a renewed analysis of their forms and functions. We will also build up an original methodology in order to trace the links (in terms of provenance, of typology, of chronology) among the objects which are part of liturgical sets often today dismantled and scattered across different places (museums, private collections, church treasures...). |
FED-tWIN
Le programme FED-tWIN, financé par le gouvernement fédéral, a pour objet l’organisation et le développement d’activités de recherche conjointes entre les Établissements scientifiques fédéraux (ESF) et les universités belges. Dans le cadre de ce programme, des profils communs sont créés, pour lesquels les chercheur·es FEDtWIN sélectionné·es partagent leur service par moitié entre un ESF et une Université.
Through the lens of gender: stories and history within the museum's archival and art collections
Le projet de recherche « Gender » est conçu pour répondre à l'une des principales préoccupations et enjeux actuels de la société, y compris du monde académique et muséal : la réflexion sur les questions et représentations de genre. En articulant la question des histoires et de l'histoire du Musée, dans une perspective de genre, la recherche souhaite apporter un éclairage nouveau sur le rôle que les musées peuvent jouer au sein d'une société et d'une politique qui privilégie l'égalité des sexes. Le projet de recherche « Gender » allie histoire de l'art, genre, et analyse des récits : il s'inscrit pleinement dans le cadre de l'analyse de la modalité en termes de langage, de sources et de récits qui construisent le Musée et l'histoire de l'art. La modalité fait référence à la manière de dire, aux formes et attitudes particulières à travers lesquelles quelque chose est présenté. Pour poursuivre cet objectif, le projet s'appuie sur l'analyse littéraire pour étudier les récits (dont l'histoire) et les éléments qui les façonnent et leur donnent corps : les sources, les manières de raconter (récit), sans oublier la question de la focalisation ou du point de vue. Une telle relecture implique nécessairement des (re)découvertes à la fois des sources dans les archives et des œuvres dans les collections. Les objectifs scientifiques peuvent être résumés en trois axes principaux :
Audrey Lasserre est historienne, spécialiste des rapports entre littérature, arts, genre et féminisme aux XXeet XXIesiècles. Primée en France par le GIS Institut du genre pour ses recherches doctorales sur le féminisme, elle a été chercheuse postdoctorale « Move In » à l'UCLouvain de 2017 à 2020. Après avoir enseigné pendant 15 ans en universités françaises et américaines, elle dispense aujourd'hui ses enseignements au sein du Master Genre des six universités francophones de Belgique. |
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MUSEE : Materia collecta, viva memoria. From heritage inventory to cultural appropriation
Les collections gallo-romaines des Musées royaux d’art et d’histoire (MRAH), auxquelles n’était plus associé·e de conservateur·rice spécifique depuis plusieurs années, et l’expérience acquise en matière d’étude et de publication de monographies de fouilles comme de fonds anciens par le Centre de recherches d’archéologie nationale (CRAN/INCAL), ont très naturellement conduit à voir sélectionné notre projet de collaboration. Le projet MuSEE.doc, pourMuseographic and Scientific Exploitation and Enhancement of the Gallo-Roman collections of the RMAH and of the FSIs analytical and documentary resources, vise donc la valorisation des collections archéologiques galloromaines et des archives des MRAH qui y sont associées. Issues de fouilles passées, principalement mais non exclusivement menées par l’ancien Service national des fouilles de Belgique, et plus récemment enrichies de pièces principalement découvertes en Belgique ou en France, elles font partie de l’actuelle section d’archéologie nationale des Musées. Exploitant l’inventaire NACIP (National Archaeology Collections Inventory Project), auquel de nombreux étudiant·es stagiaires en archéologie nationale de l’UCLouvain ont participé, MuSEE.doc s’attachera, d’une part, à améliorer les conditions et protocoles de conservation préventive des collections, et d’autre part à en promouvoir l’étude. Notre partenariat vise à tirer profit des recherches récentes en matières socio-économique, culturelle et technologique, et à saisir les opportunités offertes par les développements des sciences appliquées à l’archéologie, y compris dans les ESF eux-mêmes. Il permettra de reconsidérer les artefacts, écofacts et restes anthropologiques conservés aux Musées et d’en exploiter le potentiel tant scientifique que didactique, en accord avec la politique et la stratégie des musées, et grâce aux travaux conduits par le CRAN. La chercheuse sélectionnée, Sonja Willems, master en archéologie nationale de la KULeuven, docteure en Histoire et Archéologie des Mondes anciens de l’Université Paris-Nanterre et qualifiée maître de conférences, a été chargée d’éٳܻ et de recherche en céramologie à l’lnstitut national de recherches en archéologie préventive de 2006 à 2020. Membre et responsable de plusieurs réseaux et projets, secrétaire de l’importante Société française d’éٳܻ de céramique antique en Gaule (SFECAG), elle participera à la dynamique entretenue depuis de nombreuses années dans ce domaine spécialisé au sein du CRAN où est basée une importante collection de référence des céramiques romaines importées et locales. L’IFRC (International reference collection for Roman ceramics), est régulièrement exploitée par les collègues belges et étrangers, et présente un intérêt particulier pour l’étude des collections des MRAH. Elle est aujourd’hui appelée à se développer au même titre que notre collaboration ouvre de riches perspectives d’étude incluant encore le lapidaire, les objets de parure, l’instrumentum et en particulier les objets en alliages de cuivre dont les collaborateur·rices du CRAN de l’UCLouvain sont respectivement spécialistes. Autant de domaines qui permettront d’accroître nos connaissances sur la vie quotidienne, l’évolution de l’économie, les métiers et les techniques, les pratiques religieuses et artistiques de la période romaine dans le Nord de la Gaule.
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FED-tWIN CHRISTINA : Christian Iconography in the Inventory of Belgian Cultural Heritage. Pour une iconologie relationnelle
Dans les églises, tableaux d’autel, monuments funéraires, confessionnaux, jubés, vitraux, orfèvrerie ou encore textiles sont le support d’une constellation d’images qui structurent l’édifice ecclésial et le définissent comme un lieu chargé de sens. En exploitant la base de données de l’Institut royal du patrimoine artistique qui inventorie ce patrimoine (BALaT), ce projet collaboratif entre l’UCLouvain et l’IRPA consiste à développer une nouvelle approche de l’iconographie médiévale et moderne qui permettra de rendre compte de la dimension relationnelle de ce réseau d’images au sein de leur contexte religieux. Agencements, réseaux et montages d’imagesPartant du principe que le sens des images ne s’épuise pas dans le décodage de leur iconographie, il s’agira de replacer la signification des images au sein d’un réseau de relations : quel que soit leur médium (peinture, sculpture, orfèvrerie, textile...), comment ces images sontelles mises en relation avec d’autres images, disposées en différents lieux de l’église ? Quelles sont les hiérarchies, les nœuds, les points de tension, les phénomènes d’échos ou de gradations qui ordonnent le lieu ecclésial, qui marquent les seuils de sacralité ou qui définissent les parcours ? Quelles sont les interactions entre ces images et les supports qu’elles investissent et transforment ? Quelles sont leurs interactions avec les hommes qui les ont commandées, créées, manipulées et observées ? De quelle manière ces images rythment-elles le temps liturgique, qu’il s’agisse des célébrations ordinaires (eucharistie, heures, etc.) ou extraordinaires (festivités) ? En s’appuyant sur le renouveau des éٳܻ en iconologie, ce programme de recherche se concentrera sur quelques éٳܻ de cas ciblées et représentatives de différentes typologies ecclésiales : cathédrale, église jésuite, sanctuaire marial. Présence des imagesUne attention particulière sera accordée à la présence visuelle de ces images, aux effets de mise en scène, aux jeux de matériaux, de cadrage, d’embellissement, etc. En élargissant le champ de l’iconologie traditionnelle, il s’agira plus précisément de réconcilier les régimes de l’image et de l’ornement, deux aspects qui ont souvent polarisé le monde de la recherche. En partant du principe que l’ornement sert de tissu conjonctif ou de liaison entre les images, entre les arts et entre les médiums, son étude permettra de mettre en évidence ce qui se passe entre les images, dans les interstices. Image d’imagesDans une perspective plus large, il s’agira aussi d’engager une réflexion sur les sources décrivant par l’image et par le texte les édifices cultuels : les images d’intérieurs d’églises et les descriptions écrites (guides du visiteur, relations de fête, voyages, etc.). En restant attentif à leurs spécificités, on s’interrogera sur ce que nous disent ces sources de la place et du rôle des images dans l’église. Au final, tout en développant une approche renouvelée de l’iconographie chrétienne, l’objectif de cette recherche est d’enrichir la compréhension du patrimoine religieux des sanctuaires de Belgique, ainsi que de mettre au point une méthodologie d’analyse iconographique qui pourra être exploitée pour la création d’outils et de ressources en ligne à partir de BALaT. Promoteurs du projet : Ralph Dekoninck (UCLouvain) et Dominique Vanwijnsberghe (KIK-IRPA) |
MIS
Les MIS (Mandat d’impulsion scientifique) sont des mandats FNRS d’une durée de trois ans destinés à encourager des chercheurs belges ou étrangers, hautement qualifiés, qui mènent actuellement une carrière scientifique à l’étranger, à venir la poursuivre dans une université de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le mandat est assorti d’une enveloppe budgétaire de 200.000 euros par an qui permet notamment l’engagement de personnel scientifique ou l’achat d’équipement.
PDR
Les PDR sont des projets de recherche fondamentale financés par le FNRS, pour une période de deux ou quatre ans. Ils sont introduits par un·e promoteur·rice principal·e (académique ou chercheur·e permanent·e du FNRS), soit seul·e, soit en collaboration avec un·e co-promoteur·rice d’une autre université de la Fédération WallonieBruxelles. Le dispositif est généralement employé pour financer un·e doctorant·e ou un·e post-doctorant·e à temps partiel.
ReCoRD: REcycler pour COnstruire en Récupérant les Déchets
Au IIe siècle ap. J.-C., la ville antique d’Ostie est en grande partie rebâtie, des quartiers entiers étant détruits et reconstruits pour mieux correspondre aux nécessités d’une ville en pleine expansion. Une série de fouillesrécentes ont permis de mettre au jour les fondations et les couches de rehaussement des édifices de cettepériode et de révéler qu’ils reposent directement sur les restes d’édifices plus anciens. Toutefois, aucune tracede destruction des édifices plus anciens n’a été trouvée : les gravats de démolition ont été soigneusementrécupérés et refonctionnalisés : moellons, briques, fragments d’enduits peints, de sols ou de stuc, chaqueélément rentre dans un nouveau cycle de production, appliquant le principe que « rien ne se perd, tout setransforme ». Les constructeurs font preuve à la fois d’une connaissance technique des propriétés physiques des matériaux et d’une aptitude à trouver un avantage économique à n’importe quelle situation. L’objectif duprojet ReCORD est de mettre en lumière cette pratique, bien plus diffuse qu’on ne l’imagine, en analysant les dynamiques de recyclage et remploi des « déchets » dans les chantiers de construction romain. En combinantl’étude du bâti, l’analyse du mobilier archéologique, l’archéométrie et l’étude des sources, le projet entendcomprendre les logiques des chantiers et la gestion des déchets en tant que ressource en contexte urbain. |
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Genèse et réception de l’Ovide moralisé (II)
Notre projet vient s’inscrire dans un vaste réseau international réunissant des chercheur·es de plusieurs Universités européennes (Belgique, France, Suisse, Allemagne, Italie). Le volet belge, porté par M. Cavagna et C. Baker (ULB), vient d’obtenir un deuxième financement par le FNRS. Le premier financement a abouti, entre autres, à deux publications de grande envergure : le premier volume de l’édition intégrale est paru en 2017, à la Société des Anciens Textes Français (en deux tomes) ; les actes du colloque qui s’est tenu à Louvain-la-Neuve et Bruxelles en décembre 2018 viennent de paraître chez Garnier. Ce deuxième financement permettra surtout à Pauline Otzenberger, qui a été accueillie dans l’équipe en 2018 et qui a déjà apporté sa contribution au deuxième volume cité, de mener à bien sa thèse consacrée à certains aspects de la réception du texte. Pour rappel, l’Ovide moraliséest l’adaptation en français desMétamorphosesd’Ovide. Autour de 1320, l’auteur anonyme, un savant franciscain, a traduit les mythes en octosyllabes à rime plate et a accompagné la narration de longues et complexes explications selon la technique de l’exégèse biblique – souvent il est possible de distinguer entre une lecture historique, ou évhémériste, une lecture allégorique, morale et anagogique. Le texte est conservé par 22 manuscrits qui présentent des différences notables tant au niveau du texte – déplacement ou suppression des allégories, réécriture de certaines sections – qu’au niveau du paratexte : ajout de gloses marginales en latin et en français, ajout de rubriques, de titres courants, de miniatures, d’un nouveau système de repérage qui oriente la lecture. Au XVesiècle, le texte fait l’objet de deux opérations de réécriture et de mises en prose. La deuxième de ces mises en prose, réalisée à la cour de Bourgogne connaît ensuite un succès important et durable dans le monde de l’imprimerie. Pauline Otzenberger a décidé de valoriser tout particulièrement une version réalisée par le célèbre imprimeur brugeois Colard Mansion en 1484, ainsi que l’unique témoin de la première réécriture. Celle-ci, loin de se contenter d’un travail de résumé dans lequel on pourrait avoir tendance à l’enfermer, offre une toute nouvelle lecture de l’œuvre à travers des choix narratifs parfois éloignés du texte source, mais toujours construits selon un dessein global réfléchi et minutieusement respecté. Concernant l’incunable brugeois, les éٳܻ réalisées jusqu’ici considèrent que Colard Mansion se contente essentiellement de reprendre et d’imprimer la version bourguignonne en la faisant précéder d’un autre texte : la version française duDe Formis Figurisque Deorumde Pierre Bersuire. En réalité, les recherches de Pauline Otzenberger montrent que son rôle est beaucoup plus complexe et se rapproche de celui du compilateur, car il porte à contribution d’autres textes indépendants de la tradition ovidienne. |