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Les groupes de recherche rassemblent des chercheurs sur base de projets à court terme, se concrétisant en des colloques ou d’autres activités, débouchant sur des publications partielles.
Certains Groupes, dits affectés, (en gras)Ìýont leur ancrage principal en RSCS. D'autres ont leur attache principale dans un autre institut mais sont associés à RSCSÌý("groupes affiliés" en italique)Ìýpour la part significative que leurs recherches consacrent au religieux.
- Groupe de recherche Cinespi
- (GREBH)
- Groupe de recherche "Septante et critique textuelle" (SSTC)
- Groupe de recherche sur le Cantique des cantiques
- Groupe de recherche "Ecritures et Théologie" (GRET)
- Groupe de recherche en éthique comparée (GREC)
- Groupe de recherche Démocraties internes (GRDI) (ISPOLE-RSCS-ISP)
- Groupe de recherche sur «Figures et formes de la spiritualité dans la littérature et les expressions artistiques» (INCAL)
- Groupe de contact du FNRS "Penser le religieux en Europe" (ISP)
Et on trouve traces ici des travaux collectifs menés antérieurement et dont l'Institut entend souligner l'apport.
- Groupe de recherche sur la rationalité théologique (GRRT)
- Groupe de recherche "Villes et religions"
et aussi :
Groupe de recherche en théologies et sciences des religions (TEORE)
Ce qui se joue, dans la rencontre, le débat, voire éventuellement les conflits entre des approches « à distance » du fait religieux, et des approches engagées de l’intérieur de la réalité religieuse qu’elles étudient, c’est le statut du religieux dans l’humain et dans la société, c’est la manière dont ce « religieux », et peut être – plus important encore – l’altérité dont il est le signe, sont traités dans l’espace public. Rien ne serait plus regrettable qu’une simple répartition des rôles : au théologique, la croyance et la conviction personnelles, au scientifique, l’approche distanciée et normalisée. Mais il ne s’agit pas seulement de faire valoir les droits des théologies : il s’agit aussi pour elles de se laisser déplacer, à nouveau, tout d’abord par des approches d’autres religions, d’autres traditions, mais aussi par l’autre regard que peuvent porter sur cette réalité dont elles parlent, d’autres approches, disons pour faire vite celle des « sciences des religions ».
Membres
Régis Burnet, Philippe Cornu, Jean-Pascal Gay, Khachik Hovhannisyan, Felix Mbandoma, Serafettin Pektas, Olivier Riaudel (responsable académique) et Paulo Rodrigues.
Projet
Depuis quelques années coexistent, dans les locaux de la Faculté de théologie de l’UCL, deux formations : l’une en théologie, l’autre en sciences des religions. Cette coexistence prend la forme d’un projet interdisciplinaire au sein de l’Institut RSCS, qui rassemble non seulement des théologiens, mais aussi des philosophes, des spécialistes en littérature, des historiens, des chercheurs spécialisés dans des religions non chrétiennes, etc.
Ces deux réalités locales, à l’UCL, s’insèrent en fait dans une tendance beaucoup plus large, l’importance et la place croissantes que prennent les religious studies, les approches non confessantes des religions. Celles-ci entrent parfois en conflit avec les é³Ù³Ü»å±ð²õ proprement théologiques, confessionnelles, voire confessantes.
Comme le disait, lors d’une conférence donnée à notre Faculté, le Prof. Klaus Müller, ancien Doyen de la Faculté de théologie catholique de l’Université de Münster, et membre d’un groupe de travail du Conseil fédéral à la politique universitaire (Wissenschaftsrat) sur le rôle et la place des « théologies et sciences des religions dans l’enseignement supérieur en Allemagne » : « Tout ce débat acquiert de nouvelles dimensions et une nouvelle pertinence du fait que, à contre-courant de la baisse globale des étudiants en théologie, le nombre des étudiants en science des religions augmente sensiblement. De même, les représentantes et représentants de cette discipline prennent conscience d’eux-mêmes. De larges cercles, parmi eux, considèrent d’ores et déjà que, dans les conditions de la modernité tardive, ils sont les héritiers légitimes des théologies, et qu’ils les remplacent dans le monde universitaire. Ils considèrent aussi que ces théologies n’ont, au sens strict, plus de place dans le champ scientifique, à cause de leur lien, constitutif selon elles, à une confession particulière, qui les empêche de satisfaire aux critères modernes de scientificité . »
Les religions, lors de l’avènement de la modernité, étaient perçues comme de faux savoirs, et de véritables obstacles à l’autonomisation et à l’émancipation de l’être humain. Des obstacles appelés à disparaître, ou à se dissoudre dans une « religion naturelle », qui se trouva bientôt fort utilement remplacée par un idéal séculier. Mais les discours sur la dissolution ou la pure privatisation de la religion n’ont pas été couronnés de succès, et les expressions actuelles des religions sont rapidement interprétées, par notre modernité tardive, en termes de « retour », de « repli identitaire », de résidus à ce point irréductibles qu’ils appellent éventuellement des « accommodements raisonnables ». Les religions, comme expressions culturelles irréductibles, peuvent être objet d’é³Ù³Ü»å±ð²õ, mais il « va de soi » que seules les approches externes et désengagées du « fait religieux » satisfont aux critères de scientificité que sont l’objectivité et la distance critique.
Face à ces tendances, la théologie chrétienne peut faire le pari de la « rupture », de l’affirmation d’une altérité spécifique, qui serait oubliée ou méconnue : la spécificité de la théologie catholique, éventuellement menacée par les sciences des religions. Mais il serait pour le moins étrange qu’une théologie si prompte à dénoncer le complexe obsidional de l’Église, le fasse sien pour affirmer sa spécificité. Elle peut aussi choisir une autre voie, liée au rappel de cette altérité qui dans l’existence humaine se manifeste comme excès, comme inappropriable, et que Pierre Gisel nomme « hétérologie » : « En tout cela, on en appellera non à une vision totalisante – quelle qu’elle soit – mais à un geste singulier, sur fond multiple, un geste à chaque fois incarné dans les jeux des corps et du monde, inscrit dans des ‘dispositifs’, donc de l’historique situé, particulier, et en forme de destin. Il y a de l’hétérologique, de fait, et à mettre au jour, ou à désobturer, parce que le temps n’est pas linéaire, continu, homogène ; et que les projets qui ont pu ou peuvent s’y inscrire ne sauraient, sauf fantasmes, se comprendre comme prenant la suite d’une origine ancienne, inaugurante, ni comme visant une fin à venir, d’achèvement ou de récapitulation . »
La pertinence d’un propos théologique – quel qu’il soit, de quelque religion qu’il provienne –, la légitimité d’un discours qui se reconnaît comme lié à une tradition, et porté par des convictions, n’est certes plus, désormais, donné d’avance. Mais il peut, dans sa particularité, faire valoir les droits de la réflexion. Il peut utilement rappeler que la pensée ne se limite pas à l’acquisition de connaissances descriptives. Que l’humain ne se laisse pas enfermer dans une fausse alternative, entre les savoirs considérés comme objectifs, d’une part, et les croyances ou les jugements de valeurs, qualifiés de subjectifs, et dont on ne discuterait pas. Ce qui est discutable, objet possible d’argumentation, est plus large que le seul champ de la seule description.
Ce qui se joue, dans la rencontre, le débat, voire éventuellement les conflits entre des approches « à distance » du fait religieux, et des approches engagées de l’intérieur de la réalité religieuse qu’elles étudient, c’est le statut du religieux dans l’humain et dans la société, c’est la manière dont ce « religieux », et peut être – plus important encore – l’altérité dont il est le signe, sont traités dans l’espace public. Rien ne serait plus regrettable qu’une simple répartition des rôles : au théologique, la croyance et la conviction personnelles, au scientifique, l’approche distanciée et normalisée. Mais il ne s’agit pas seulement de faire valoir les droits des théologies : il s’agit aussi pour elles de se laisser déplacer, à nouveau, tout d’abord par des approches d’autres religions, d’autres traditions, mais aussi par l’autre regard que peuvent porter sur cette réalité dont elles parlent, d’autres approches, disons pour faire vite celle des « sciences des religions ».
L’Institut RSCS, et plus largement l’Сư³æ´«Ã½, sont des lieux où ce débat peut avoir lieu. Non seulement parce que des spécialistes sont là , des interlocuteurs de valeur, mais aussi parce qu’elle laisse place, à travers une Faculté de théologie catholique, à une réflexion qui à la fois reconnaît la particularité de ses racines, de son « lieu », et cherche à ne pas se laisser enfermer dans un seul « langage de la tribu » chrétienne. Paradoxalement, peut-être, la reconnaissance de cette particularité est une chance pour qu’un dialogue puisse s’engager, entre théologies et sciences des religions, qui n’est pas seulement « interdisciplinaire », mais qui plus profondément met en jeu la capacité de l’humain à poser la poser la question de la vérité de ce/celui en quoi/qui il se fie.
Au cours des deux prochaines années, notre objet sera le suivant : comment différentes traditions religieuses et philosophiques conçoivent et pensent les rapports entre la réalité transcendante dont elles témoignent et les langages qu'elles emploient pour l'exprimer. Entre une réalité déclarée inconditionnée et des langages nécessairement situés, culturellement et historiquement. Quelles sont leurs stratégies pour surmonter ces difficultés, et comment leur corpus doctrinal et leurs pratiques sont-ils affectés par cet écart éventuellement reconnu entre ce qui serait à dire, et ce qui peut être dit.
Au cours de la première année, ce travail prendra en particulier la forme d'un colloque international, et d'une journée d'étude.
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2017-2018
2014-2015
- Séminaire avec Pierre Gisel
- Séminaire sur la Vie d'Apolonnios de Thyane
Colloques
En 2018-2019
Analytic Theology and the Tri Personal God : the Trinitarian Renewal in Analytic Tradition - UCL - Louvain - Louvain-la-Neuve 12-14 September
Analytical philosophy of religion was in its early stages an examination of religious beliefs, religious language and the arguments pro or against theism. However many philosophers and theologians work recently on many other topics related to Christian doctrine, around the resurrection, Eucharist, and the nature of the God and the Trinity. This renewal is linked to analytic theology and the analytic philosophy of religion, which utilizes the tools and methods of the analytic tradition for the purposes of a Christian theology,
The traditional doctrine of the Trinity, a central and essential element of Christian theology, was a central topic in this recent renewal. Trinitarian doctrine considers that there are three distinct Persons (Father, Son and Holy Spirit) and that each of these Persons is God. That is to say that the Three Persons are both distinct and identical but it seems to be logically incoherent. The difficulty isn’t just that the doctrine of the Trinity is mysterious. This problem is a serious philosophical problem. On the one hand we have the problem of material constitution. On the other hand, we have the logical problem of the Trinity, or, the threeness-oneness problem. Two traditional camps try to resolve these problems: Latin Trinitarians and Greek (or Social) Trinitarians. Analytical philosophers and theologians explore these main camps: from one side Alvin Plantinga, Richard Swinburne, James Moreland, William L. Craig, etc. defend the social trinitarianism and on the other side, Brian Leftow, William Hasker, and Dale Tuggy defend the Latin trinitarianism. Most recently, two news models defend: the Relative Identity Strategy (Peter Geach, Peter van Inwagen) and the constitutional model (Jeffrey Brower, Michael Rea).
The problematic question we would work on is: what is new in the Trinitarian Renewal in Analytic Tradition? We expect to analyze the analytical contribution to the traditional Trinitarian theology, but also, the problems raised by the analytical approach.
Financed by Universität Innsbruck, John Templeton Foundation, Institut Jean-Nicod
Comité organisateur et scientifique : Olivier Riaudel, UCL - Dominique Lambert, UNamur - Frédéric Nef, EHESS - Roger Pouivet, Université de Lorraine - Cyrille Michon, Université de Nantes - Alejandro Perez, UCL
En 2014-2015
28-30 janvier 2015 : L'inconditionné à l'épreuve du langage. L'expression orale et écrite de l'expérience spirituelle".
Selon un apologue bien connu en Inde, sept aveugles sont réunis autour d’un éléphant et tentent, chacun, de décrire ce qu’ils sentent avec leurs mains. Diversement interprété par les traditions qui l’utilisent, cette histoire illustre à merveille les problèmes qui surgissent lorsque l’on essaie de décrire l’Inconditionné. Qu’il s’agisse de Dieu, de l’Absolu ou encore de l’Eveil, ces traditions religieuses attestent une expérience de l’indicible, et tentent d’en témoigner. Comment parler de l’absolu, de l’inconditionné, de Dieu, si notre discours et notre savoir sont finis, conditionnés, liés intrinsèquement à ce qui constitue notre monde ? Question décisive pour de nombreuses traditions religieuses, qui réfléchissent sur l’inscription de cet écart dans leur discours : apophatisme, théologie négative, analogie, doxologie…
Questionnement que le bouddhisme estime avoir résolu, en posant que le langage ne peut atteindre la vérité. Le langage ne permet que de parler de ce monde, que les mots ne désignent que par convention. Cet écart irréductible concerne aussi les doctrines, l’enseignement, la transmission des pratiques, qui ne sont, selon l’enseignement du Bouddha, qu’un radeau qu’il convient de laisser lorsque l’on a traversé le fleuve : ni les pratiques, ni le discours, sujets tous deux aux causes et aux conditions, ne peuvent provoquer l’éveil. Mais ils peuvent cependant favoriser les conditions de son émergence, en clarifiant le rapport entre réalité absolue et réalité relative : car l’une et l’autre sont d’une même essence, elles sont les deux faces d’une même pièce de monnaie. L’esprit conditionné est issu en effet de l’esprit inconditionné, mais il ne comprend pas ce qu’il est.
Affirmer que la vérité est inaccessible par le langage, c’est la plupart du temps, pour une tradition religieuse, tenir que l’expérience prime sur la doctrine, que la seconde est une expression imparfaite de la première. On est alors conduit à affirmer un accès possible au monde, et à un au-delà du monde, en deçà ou au-delà du discours. Thèse explicite en bouddhisme, qui se heurte directement non seulement aux analyses hégéliennes du ceci et du maintenant, mais plus généralement à la révolution introduite par Frege, Russell puis Wittgenstein, selon laquelle la pensée se constitue dans et par un langage soumis aux règles d’une logique (ce qui conduit aussi à récuser tout projet critique qui entendrait se déployer dans le champ de la pensée pure).
Affirmer que la vérité est inaccessible par le langage, c’est aussi développer des stratégies dans le discours, pour surmonter ce handicap par des formes aussi peu propositionnelles que possible : les symboles, les contes, la narration, le paradoxe, etc. Malgré (ou à cause de) cette méfiance à l’égard du langage, le bouddhisme est confronté à des difficultés spécifiques lorsqu’il doit s’exprimer dans nos langues occidentales, à la conceptualité marquée par une tradition métaphysique, lui qui est une pensée rigoureusement anti-métaphysique. Plus encore, tout ne semble pas traduisible : ainsi les mantras ne sont pas traduits, au nom de correspondances entre des sons et les canaux du corps subtil.
Dans le cadre de cette réflexion sur le lien et l’écart entre langage et inconditionné, notre attention se portera aussi sur deux questions plus spécifiques : l’expression artistique de l’expérience spirituelle, expression fondamentale qui, si elle n’est pas de l’ordre du langage, n’en n’est sans doute pas moins de l’ordre de la pensée, et les relations délicates entre l’expérience spirituelle et l’argumentation éthique, relations qui peuvent elles aussi impliquer des considérations esthétiques.
L’objet de ce colloque sera doc double. D’une part, étudier la relation entre langage et inconditionné dans la diversité des écoles bouddhistes, et d’autre part analyser comment diverses traditions religieuses ou philosophiques pensent et pratiquent cet écart assumé entre ce qui serait à dire et ce qui peut être dit, et cela dans diverses formes d’expressions et de langage. Déclarer indicible, dire indicible, une réalité inconditionnée, est-ce là une contradiction qui nous conduit directement à dépasser une forme de dualisme abstrait ? Ou contraint-elle à se taire, au nom de la logique de l’énoncé ? Ou bien encore est-ce la trace d’une altérité à l’œuvre dans le langage, et qui concernerait tout aussi bien l’expérience sensible que l’expérience religieuse, si elle existe ?